Théâtre, le grand nettoyage. 2e partie…

Nurten Aka
Nurten Aka Journaliste scènes

Emoi dans le milieu. La Ministre de la Culture Fadila Laanan veut mettre à plat, en trois étapes, les subventions accordées au secteur théâtral.

La première partie du grand nettoyage s’est jouée cet automne: diminution de 50% de l’enveloppe du CAPT (1,13 millions), destinée à l’aide aux projets. Sous la poussée d’un groupe improvisé, Conseil Dead, soutenu par tout le secteur, la Ministre a dû renoncer à cette purge. La semaine passée, elle a réparti une « enveloppe » de 3,4 millions d’euros entre 26 compagnies, en convention pour quatre ans.

L’an prochain, un enjeu majeur: comment répartir 26 millions entre les théâtres bénéficiaires d’un contrat-programme? Fadila Laanan a décidé, pour les compagnies, de respecter son instance d’avis, le CAD (conseil d’art dramatique) regroupant des conseillers issus du milieu théâtral. Conseillers ou exécutants? Sur 45 dossiers analysés, 26 sont retenus.

A première vue, on constate une entrée en force de « jeunes » bankable, au détriment de « vieux » parfois prestigieux. Les jeunes Fabrice Murgia et Anne-Cécile Van Dalem par exemple, dont le travail bénéficie (enfin) d’une première convention de 121.000 euros. Les autres nouveaux subsidiés se contentent de 40 à 60.000 euros (dont Antoine Laubin, Selma Alaoui, Ludovic Barth, Christophe Sermet). Parmi les « confirmés », la compagnie Utopia d’Armel Roussel et Tranquinquennal est enfin bien augmentée (+90%). Jean- Michel Frère, Jean-Michel d’Hoop, Françoise Bloch, Olivier Blin (+40 à 50%). D’autres sont carrément éliminés, comme Xavier Lukomski, ancien directeur des Tanneurs, à qui ce même CAD avait accordé 100.000 euros à l’automne 2011, jamais approuvés par la Ministre.

Enfin, certaines subventions sont vertigineusement diminuées comme celle de Charlie Degotte (de 129 à 30.000 euros) et de Frédéric Dussenne (de 161 à 75.000 euros). L’aigreur est générale dans les commentaires de la page Facebook du Conseil Dead: « Les favoris d’un jour sont les losers du lendemain ». Ou: « Si les contrats-programmes, les conventions, et le budget global avaient fait l’objet d’un même examen, on pourrait parler d’une réelle redistribution des cartes. » Ou encore: « C’est en se battant pour le budget alloué à la culture qu’on restera solidaire. » A méditer?

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