Critique

The Witcher 2: à l’école des sorciers

© Namco Bandai

ACTION-RPG | Évoluant dans des décors soufflants, The Witcher 2 scelle l’alchimie quasi parfaite entre intrigues politiques et sorcellerie.

The Witcher 2, édité par Namco Bandai et développé par CDProjekt, âge 18+, disponible sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360. ****

Two Worlds II de Reality Pump, Bulletstorm de People Can Fly et plus récemment Dead Island de Techland: la Pologne accouche ponctuellement de productions ludiques jubilatoires et haut de gamme depuis quelques années. Au chapitre jeu de rôle, CDProjekt avait épaté la galerie il y a quatre ans avec The Witcher. Son univers médiéval-fantastique esquivait en effet avec style le manichéisme souvent maladif du genre. Pour sa suite aujourd’hui adaptée du PC vers les consoles de salon, le RPG-action vu à la troisième personne déploie toujours un canevas aussi complexe que celui d’un Game of Thrones. Manipulations politiques, familles, amnésie et revanche personnelle étouffent ainsi Geralt de Riv, son protagoniste « sorceleur ».

Derrière cet univers aussi brutal et (sexuellement) voyeur que l’adaptation d’HBO, on retrouve les romans du Polonais Andrzej Sapkowski, chef de file de la littérature fantastique des années 80 dans son pays. L’écrivain influencé par la mythologie slave offre un prétexte idéal aux graphistes du jeu qui déploient des paysages naturalistes à couper le souffle. Leur trait fin et délicat dessine des forets flamboyantes et des châteaux vertigineux. Des kayran, ces sangsues au sourire carnassier, aux monstres humanoïdes géants et luminescents, The Witcher 2 respire le souci du détail visuel.

Pas à l’aise dans ses baskets

Pour autant, cette aventure vient allonger la liste des exemples prouvant que les consoles de salon current gen s’étouffent face au PC, faute de puissance graphique. Le titre de CDProjekt a beau ronronner de tous les patchs corrigeant les défauts de la version AZERTY sortie en 2011, les textures particulièrement stylisées peinent à apparaître. Les maps sont, elles, en toute logique plus petites. Une géographie synonyme donc de loading times plus fréquents. Heureusement, la prise en mains au joypad passe elle comme un corbeau à la poste.

Si la profondeur du gameplay rolesque et son approche en action directe peuvent être renvoyées à Fable ou à Skyrim, The Witcher 2 s’en éloigne vu sa linéarité (le monde n’est pas ouvert ici) et la gestion finaude de ses combats. Pas question de marteler distraitement la manette lorsqu’on croise le fer ici. Gerlat doit porter des coups d’épée au bon moment sous peine de game over, assez nombreux par ailleurs.

Pièges, sorts, alchimie, méditation, arbre touffu de compétence… Les rolistes avancent en terrain connu. Au-delà de la création d’objets et de potions, CDProjekt cède à la mode des QTE et tente des phases d’infiltration boiteuses. Rien de bien folichon mais rien de catastrophique non plus. L’immersion sans égale où la nature et les hommes vaquent chacun à leurs occupations donne du relief au gameplay. Pas besoin de lunettes pour voir une dimension supplémentaire. Prenant sérieusement en compte les actes pour lui assurer une replay value inoxydable amenant vers trois fins différentes, The Witcher 2 se débrouille très bien sans.

Michi-Hiro Tamaï

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