Critique | Séries/Télé

« The Power », la série au girl power électrique

3,5 / 5
© Katie Yu/Prime Video
3,5 / 5

Titre - The Power

Genre - Fantastique

Réalisateur-trice - Raelle Tucker, Naomi Alderman et Sarah Quintrell

Quand et où - Disponible sur Amazon Prime Video

Année - 2023

Casting - Toni Collette, Auli’i Cravalho, John Leguizamo

Nicolas Bogaerts Journaliste

En imaginant un monde où les filles peuvent électrocuter à souhait, The Power, la nouvelle série Prime Video, avance entre action, mythologie et débat politique.

Très peu d’information avait filtré sur cette série dont les premiers épisodes ont été diffusés dans le cadre du dernier festival Séries Mania à Lille, le mois dernier. Cette adaptation libre d’un roman de Naomi Alderman, dont l’autrice britannique co-signe le scénario avec Raelle Tucker (True Blood) et Sarah Quintrell, est ici débarrassée de son vernis dystopique au profit du surnaturel pur et simple. Centré sur l’époque contemporaine, il propose de suivre le destin de jeunes adolescentes soudainement bénies d’un redoutable don, celui de générer de l’électricité du bout de leurs doigts. Ce nouveau pouvoir n’est pas sans plonger le monde dans un relatif chaos et met le monde sens dessus dessous: les meufs capables de se défendre, de se rendre justice, de s’émanciper voire de dominer, le patriarcat n’aime pas trop ça. Et si d’un grand pouvoir découle de grandes responsabilités, celui de déclencher la fée électricité n’est pas le plus facile à dompter. Allie l’emploie pour se libérer de sa famille d’accueil toxique. Roxy en fait l’instrument de sa vengeance envers la violence masculine. Au Niger, un jeune aspirant journaliste, Tunde, capture des images saisissantes de ce don surnaturel et de ses effets, tandis qu’à Seattle, la maire de la ville, Margot (Toni Collette), tente de comprendre ce qui arrive à sa fille Jos.

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Misogynie, culture du viol, droit à l’avortement de plus en plus menacé, backlash généralisé… Le moment est idéal pour explorer l’idée de filles capables de retourner la violence et de se défendre. The Power essaie d’entrevoir les conséquences et les changements qu’une telle situation occasionnerait et de mettre en scène le dilemme suivant: comment faire usage d’un tel pouvoir sans reproduire le rapport de force et les malheurs qui en découlent?

Au sommet d’un casting prestigieux (John Leguizamo, Josh Charles, Eddie Marsan) trône Toni Collette, qui décidément semble se tailler une part de lionne dans le monde sériel, après Unbelievable, Wanderlust, Pieces of Her ou The Staircase. Elle compose une femme politique déroutée avec une incroyable densité, sans fioriture. Autour d’elle, le collège de filles électrisée (Auli’i Cravalho, Ria Zmitrowicz, Halle Bush, notamment) exprime à merveille la rage, le dépit, la colère qui habite à raison la jeune génération. Blindé d’effets spéciaux, ce récit à haute teneur symbolique met beaucoup de temps à trouver son rythme et à délivrer ses intentions. Mais la force de l’allégorie excuse bien ses outrances et ses défauts, quand elle repose de manière aussi fulgurante et efficace les termes d’un débat sous haute tension.

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