Critique

The Hour

© Kudor Films
Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

On retrouve au générique ce cette série anglaise Dominic West, l’immortel acteur de The Wire. Un bon présage. De fait, The Hour est l’une des plus formidables peintures du métier de journaliste jamais présentées en fiction…

UNE SÉRIE BBC CRÉÉE PAR ABI MORGAN. AVEC DOMINIC WEST, ROMOLA GARAI, BEN WHISHAW. ****

Dès ce jeudi 7 mars à 20h50 sur Arte.

A première vue, The Hour ressemble à s’y méprendre à une déclinaison britannique de Mad Men. Même époque à quelques mois près, mêmes costumes, même propension à fumer et à picoler à longueur de journée, même sexisme et racisme ambiant…

Très vite cependant, on se rend compte qu’on n’est pas ici pour assister aux mutations d’une ère dorée pour les hommes blancs riches, mais pour suivre un vrai récit, un suspense dont l’énumération qui précède n’est qu’un décor -pour autant que l’on admette que les décors peuvent se montrer d’une importance capitale, surtout quand s’y illustrent les nouveaux rapports de force internationaux de l’après-guerre.

On parle ici d’une affaire de meurtre. D’un homme qui a la gorge tranchée dans le métro, et dont la mort, passée relaivement inaperçue dans les médias, dépasse de très loin le simple fait divers et touche à des dimentions conspirationnelles. Freddie, jeune journaliste tête brulées de la BBC, est le seul à s’obstiner à dénouer les fils du mystères. En toile de fond, The Hour raconte le journalisme de la fin des années 50, à travers les coulisses du programme d’actualité The Hour, autour duquel s’articule un trio de personnalités explosives. Freddie, donc, mais aussi Bel, la productrice déterminée, et Hector, le présentateur-vedette.

C’est l’occasion de voir comment se monte une émission de télévision à l’époque, et de constater qu’au bout du compte, les moyens techniques mis à part, tout ressemble très fort à aujourd’hui, avec ce que le milieu appelle de pressions et de luttes de pouvoir.

Avec The Hour, on n’est pas loin de tenir la série parfaite, une oeuvre à gros budget (mention spéciale à la superbe photo) où s’exhale néanmoins un charme qu’on ne trouve que dans le petit artisanat. Une fiction intelligente mais pas que, divertissante et haletante, où s’anime une formidable galerie de personnages interprétés avec une grande justesse par un casting de tout premier ordre, Dominic West (The Wire), Ben Whishaw (Skyfall, Le parfum) et la quasi inconnue Romola Garai en tête.

Voilà donc l’une des plus formidables peintures du métier de journaliste qui ait été proposée dans la fiction, qu’elle soit littéraire, télé ou cinéma. Un bémol de taille toutefois: Cette première saison de The Hour ne dure que… six heures.

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