La gazette de la quarantaine: Podcast & furious

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Si l’écoute de musique en streaming semble plafonner, voire diminuer, en temps de confinement, les podcasts, eux, continuent d’attirer de plus en plus d’oreilles. En voici quelques-uns pour s’évader dans le casque.

Blackcast

Après avoir accueilli fin février le premier Brussels Podcast Festival, l’Atelier 210 se jette à son tour dans le bain. Blackcast est la première production maison de la salle etterbeekoise. L’émission tend le micro à des spectateurs qui viennent « parler d’un album musical important dans leur vie ». Particularité: comme lors des Blackout sessions (un disque écouté toutes lumières éteintes) organisées au même endroit, les enregistrements ont été réalisés dans le noir complet. De quoi privilégier le récit intime, comme celui fait par Mathilda de l’album Sainte-Victoire de Clara Luciani, évoqué dans le tout premier épisode.

Remède à la mélancolie

Même s’il n’est pas « natif », Remède à la mélancolie reste l’un des podcasts phares du paysage sonore francophone. Diffusée sur France Inter, l’émission est surtout, comme son nom l’indique, l’un des meilleurs baumes sonores contre le vague à l’âme. Aux commandes, Eva Bester interroge ses invités sur leur rapport à la mélancolie et comment ils réussissent à la soigner éventuellement, que cela soit grâce à des musiques, des films, des livres, etc. Du chef Pierre Gagnaire évoquant le roman Mon chien stupide de John Fante, à Dominique A parlant de sa passion pour Spilliaert, en passant par Sandrine Bonnaire citant Jacques Dutronc.

À la recherche de Jeanne

Jusqu’ici, on connaissait la journaliste Zazie Tavitian pour Casseroles, le podcast « bouffe » de la plateforme Binge Audio. Si la nourriture est également le point de départ d’À la recherche de Jeanne, sa dernière série documentaire, celle-ci creuse néanmoins une histoire plus large. C’est en découvrant l’existence d’un livre de recettes tenu par son arrière-arrière-grand-mère -Jeanne Weill- que la podcasteuse décide de remonter la piste et d’en apprendre un peu plus sur celle qui a été déportée à Sobibór, en Pologne, et n’en est jamais revenue. Découpée en cinq épisodes, l’enquête familiale de Zazie Tavitian est aussi juste que touchante.

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Dalida et moi

Pendant longtemps, Dalida a été associée à la variété française seventies la plus ringarde, incontournable des bals de camping. Depuis quelques années, le statut de la chanteuse suicidée en 1987 a toutefois évolué. Il est désormais possible d’entonner Gigi l’amoroso sans être déclaré forcément coupable de mauvais goût. Intellectuelle revendiquée, Léa Veinstein avait ainsi toujours tenu les hymnes disco de Dalida à distance, avant qu’une série d’événements ne la ramènent vers ses chansons. Comment? Pourquoi? En cinq épisodes, disponibles sur Arte Radio, l’intéressée creuse cette énigme personnelle, loin de tout cynisme ou second degré rigolard.

Amazonia

Vous n’en pouvez plus de rester coincé chez vous? Vous avez besoin d’un bon bol d’air? Amazonia vous propose mieux: le dépaysement total. Enregistrant les sons aux quatre coins du monde, le Français Félix Blume a atterri dans la forêt amazonienne. À Tauary, précisément, un petit village de 80 personnes, à 600 kilomètres à l’ouest de Manaus, au Brésil, situé à deux heures de pirogue de la « ville » la plus proche. En dix capsules de plus ou moins trois minutes chacune, diffusées sur Arte Radio, Blume capture les sons du village.« De l’aube en forêt à une balade en pirogue, de l’orage à la nuit, des jeux dans le fleuve à la chasse au crocodile… »

Bookmakers

Animateur de la Book Box de Radio Nova, Richard Gaitet vient également de lancer sur Arte Radio une nouvelle série de podcasts autour de la littérature. Chaque mois, le journaliste accueille un écrivain, hors promo, pour le questionner sur sa manière de faire. « C’est quoi, le style? Comment construit-on une intrigue, un personnage? Où faut-il couper? », se demande Gaitet. Au passage, le podcast égratigne le mythe de « l’inspiration divine » pour démontrer que l’écriture est avant tout un vrai métier, un artisanat même, avec ses fulgurances et ses abattements. La preuve avec le premier invité, le truculent Philippe Jaenada (La Serpe, en 2017).

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