Critique

Stevie Wonder: visionnaire et prophète

© HULTON ARCHIVES/GETTY IMAGES
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Documentaire de Julie Veille.

Vendredi 29/11, 22h35, Arte.

C’est le portrait d’un aveugle visionnaire. D’un gamin prématuré qui a perdu la vue après quelques jours parce qu’une infirmière a fait circuler trop d’oxygène dans sa couveuse. C’est l’histoire d’un prodige. Celle d’un gosse découvert à neuf ans par le label Motown, signé à dix et qui allait sortir son premier album à onze… Des albums, Stevland Judkins, alias Stevie Wonder, en avait déjà douze, avec dix tubes aussi, en quittant le lycée. Multi-instrumentiste virtuose, champion des claviers, de la batterie et de l’harmonica, le natif de Saginaw (Michigan) élevé dans un grand dénuement a révolutionné la musique noire. L’Afro-Américain a touché à un tas d’autres genres (funk, reggae, easy-listening, jazz…), mais son sens de la mélodie et son audace dans les arrangements en ont fait le plus musical des chanteurs de soul. Un artiste adulé qui a vendu plus de 100 millions de disques et aligné les tubes (Superstition, Living for the City, Isn’t She Lovely, You Are the Sunshine of My Life…). Rythmé par des interviews de son frère, de son ex-épouse, de Berry Gordy (le patron de la Motown), d’Herbie Hancock ou encore de Quincy Jones, puis aussi des images d’émeutes et de révoltes, des discours de Martin Luther King et de Rosa Parks, Visionnaire et prophète raconte un homme de foi et d’affaires. Un mec engagé et militant qui a soutenu Mandela et Obama. Le soulman au sourire radieux et aux éternelles lunettes noires a récemment interrompu sa carrière pour une greffe de rein après 60 ans sur les planches. L’occasion de s’y replonger…

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