Rolling Blackouts

De Sarah Glidden, Éditions Glénat, 298 pages.

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Avec l’avènement de la grande Toile mondiale, le journalisme est en pleine mutation, la presse bourlinguant de restructurations en fusions et disparitions. Des questions récurrentes se posent: comment vivre de sa plume lorsque l’on est grand reporter? Quel modèle économique offre Internet? Et, last but not least, comment produire dorénavant des reportages de qualité? C’est en partie à ces questions que Sarah Glidden, dans Rolling Blackouts, tente de répondre en accompagnant des amis journalistes en 2010 dans l’une des parties du monde les plus chaudes du moment: Turquie, Syrie et Irak. Sarah Stuteville et Alex Stonehill travaillent comme reporters pour le Seattle Globalist, site d’information qu’ils ont créé quelques années plus tôt afin « d’éveiller, éduquer et informer les Américains (…) grâce à un journalisme novateur et accessible« . Ils sont accompagnés de Dan O’Brien, ancien Marine qui revient pour la première fois en Irak après sa démobilisation. Le but des deux reporters est de rencontrer des réfugiés mais également de confronter l’ancien soldat à ses souvenirs et à la réalité actuelle du terrain. Sarah Glidden sera la chroniqueuse de ce périple de deux mois, observatrice et intervieweuse des intervieweurs. L’auteure arrive, grâce à ses talents didactiques, à rendre lisible une situation extrêmement complexe. C’est parfois un peu simpliste et on a l’impression d’être par moments dans Le Club des Cinq en Irak. Mais cela n’enlève rien à l’humanité qui se dégage de l’ensemble de l’oeuvre. Elle soulève également de vraies questions, rarement abordées de manière si frontale, qui entourent le métier de journaliste. Par exemple: comment rendre sexy une interview sans en dénaturer le sujet enfin qu’elle attire des lecteurs? Une nouvelle grande reporter/dessinatrice est née.

C.B.

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