Rock Werchter: Damoniaque

The Good, The Bad & The Queen
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Aussi heureux sur scène qu’un gamin dans un magasin de jouets, Damon Albarn a assuré le show avec The Good, The Bad and the Queen.

Derrière les fûts, Tony Allen. Légende nigériane de l’afrobeat, batteur de feu Fela Kuti. 79 ans le 20 juillet. A la basse, le toujours très classe Paul Simonon. The Clash. 64 balais en fin d’année. On peut aussi, toute proportion gardée citer Simon Tong, ex-The Verve (47 piges seulement) à la guitare. Il y avait de l’expérience et quelques fameux pans de l’histoire de la musique samedi soir à Werchter pendant le gig The Good, The Bad and The Queen. Merrie Land, son deuxième album paru l’an dernier, n’est pas particulièrement convaincant. Un côté plaintif parfois irritant. Mais le super groupe monté en 2006 par Damon Albarn est d’une incroyable efficacité sur scène. La faute au patron déjà dont la bonne humeur est contagieuse. Tous ceux qui ont déjà vu Blur et Gorillaz en concert le savent. Quand Damon monte sur les planches, il devient comme un gosse à qui on aurait filé un pass pour couper les files à Eurodisney. Un fan de basket au premier rang d’une finale de NBA. Souriant, sautillant, surexcité même par moments, le quinquagénaire de Whitechapel passe de la guitare au piano. Réclame une bière fraiche. Descend voir la foule de plus près et lui fait chanter « Order Order ». Clin d’oeil au speaker du parlement britannique qui doit souvent rappeler les politiciens à l’ordre.

Tantôt classe et distingué (la troupe est épaulée par un quatuor à cordes), tantôt presque sauvage, The Good, The Bad and The Queen a interprété pratiquement tout son catalogue. L’intégralité (à une exception près) de Merrie Land et environ deux tiers de son premier album. Si ce dernier parlait avant tout de sa ville, Londres, le nouveau est surtout affaire de Brexit, reste malgré tout une déclaration d’amour à l’Angleterre et évoque son désarroi quant à l’état du monde. On pense aux Specials de Ghost Town, on s’imagine fin des seventies devant un concert de The Clash (on a même droit à un petit break London Calling)… Sans aucun doute le concert du jour.

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