Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

L’Ancienne Belgique s’invite au Botanique, le Botanique prend ses quartiers à l’Ancienne Belgique… Bienvenue à l’ABBota.

Vous vous souvenez de The Holiday? Ce film dispensable de Nancy Meyers, où une Américaine et une Anglaise, en l’occurrence Cameron Diaz et Kate Winslet, toutes deux déçues par les hommes, décident d’échanger leur appartement. Il y a un peu de ça dans le mini festival ABBota. Sauf que si les deux temples, l’un francophone et l’autre néerlandophone, de la musique bruxelloise s’installent le temps d’une soirée dans l’antre de leur voisin, ils ne sont pas fâchés avec les groupes de leur communauté linguistique (qui de toute façon chantent la plupart du temps en anglais). Que du contraire, ils en sont fiers.

Les 27 et 28 février d’ailleurs, ils découchent ensemble. Le Botanique programme à l’Ancienne Belgique les Vismets, Jeronimo, papa dada et la Louvaniste Selah Sue. Tandis que le lendemain, au Bota, l’AB propose Maximus, Barbie Bangkok, The Sedan Vault (photo) et les Bruxellois de Joshua.

« L’idée est de promouvoir ce qui bouge et de montrer que nous savons travailler ensemble, explique le programmateur Marc Decock, initiateur de l’événement avec Paul-Henri Wauters du Botanique. Nous avons commencé par un constat. Nous ne sommes pas vraiment des concurrents. Vu nos jauges, nous sommes d’ailleurs plutôt complémentaires. Ce sont surtout les agents qui font jouer la compétition. Cet événement est une façon de montrer au business qu’on se voit. Qu’on se rencontre. Qu’on se parle. Et qu’on s’apprécie. »

Existe-t-il une frontière entre l’AB et le Bota séparés d’à peine un kilomètre. « La fréquentation de nos salles par une communauté linguistique plutôt qu’une autre dépend des concerts. Je ne peux pas imaginer que des Flamands qui s’intéressent à la pop ou au rock ne connaissent pas le Botanique. Et qu’inversement, des Wallons qui écoutent ce genre de musique n’ont jamais entendu parler de l’Ancienne Belgique. »

D’ailleurs, les deux salles n’attendent pas pareil événement pour ouvrir leurs portes aux artistes de l’autre communauté. « On décide de programmer un groupe sur ce qu’on entend. Pas sur son origine géographique », résume Marc Decock. N’empêche qu’avec deux soirées et huit concerts pour 20 euros, la collaboration ABBota se veut pour le moins démocratique. En avant la musique…

Julien Broquet

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