Presqu’îles

Les héros de Yan Lespoux n’ont jamais de nom, parfois des surnoms à la place d’un prénom, et surtout ne sont pas des héros. Plutôt les véhicules d’histoires très courtes, parfois deux pages, plus rarement dix, drôles, rurales, décalées ou extrêmement violentes et dont le seul point commun semble a priori être leur auteur et le lieu de leurs non-aventures: le Médoc, mais pas celui de la plage et des touristes, celui de l’arrière-pays, celui des dunes, de la bruyère, des champignons, de la chasse et des hameaux. Il y a ici 33 tranches de vie ou d’anecdotes parfois vécues -le premier noyé de la saison, une cueillette malheureuse, un vol de weed, une vierge phosphorescente, un tracteur dans une boîte de nuit, des touristes têtes à claques ou des chasseurs en goguette, et entre eux, des chemins de sable qui serpentent et la langue incisive de Yan Lespoux. Il signe ici son premier recueil de nouvelles -il tenait jusqu’ici ses chroniques polar sur le site encoredunoir.com. Un premier essai qui d’évidence en appellera d’autres, tant cet  » archipel des solitudes » finit par toucher à l’universel. Au fil de ses nouvelles, Presqu’îles forme une mosaïque de personnages et de situations qui n’appartiennent qu’au cru, mais qui parleront à tout le monde.

De Yan Lespoux, éditions Agullo, 192 pages.

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