[le jeu de la semaine] Shadow Warrior 3: entre frénésie et grand spectacle

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Après la résurrection bancale de Duke Nukem en 2011, Shadow Warrior 3 ravive la flamme des fps arcade des années 90, entre frénésie et grand spectacle.

Les deux Kill Bill de Quentin Tarantino n’ont jamais connu d’adaptation gaming officielle. Mais l’extravagance ensanglantée des Shadow Warrior peut, sans peine, prétendre à ce titre. Héritier d’un First Person Shooter éponyme oublié des pères de Duke Nukem (commis en 1997), le reboot de cette franchise se vivait comme une claque il y a neuf ans. Son amour avoué pour les séries B d’action asiatiques et ses déplacements subluminiques très old school le propulsaient alors sur une autre planète. Loin, très loin des platitudes des FPS de l’époque.

Une surprise bien amenée peut susciter une jubilation sans borne. Privé de l’étonnement que son premier volet avait déclenché, Shadow Warrior 3 n’a pas autant de saveur. Wolfenstein: The New Order, Doom Eternal et Titanfall sont entre-temps passés par là. Les First Person Shooters vénérant la vélocité n’étonnent plus personne en 2022. Pas de quoi toutefois faire de l’ombre à l’espièglerie des Polonais de Flying Wild Hog, qui s’en donnent toujours à coeur joie sur ce troisième volet.

[le jeu de la semaine] Shadow Warrior 3: entre frénésie et grand spectacle

Chassant un dragon apocalyptique au fil d’un récit en plastique, Lo Wang fend l’air et virevolte toujours comme un loser magnifique. On oubliera ses traits d’humour vite pesants pour se concentrer sur ses sprints hallucinés. Transformant un escalier en tapis roulant express, son art du parkour se pare toujours d’un double saut et d’un dash. Le jeu propose désormais de courir sur des murs ou lancer un grappin pour franchir un ravin. De quoi épaissir les phases de plateforme séparant les arènes de combats du jeu mystico-japonais.

Lames de fond

Ne permettant hélas pas de retourner sur ses pas pour retrouver des upgrades qu’on aurait loupés, Shadow Warrior 3 brille surtout en combats. Son mélange permanent d’armes blanches et de pétoires n’a toujours pas d’équivalent. Fumer un ennemi au loin, avec deux mitrailleuses, le fait ainsi lâcher des points de vie salvateurs tandis que chaque attaque physique peut générer des munitions. Certains pouvoirs s’acquièrent au fil de points récoltés en cours de route. Le tout au sein d’une arborescence de compétences nettement moins travaillée qu’auparavant. Arcade, quand tu nous tiens…

Shadow Warrior 3 n’est pas pour autant idiot. Loin de là. Des blocs de glace lancés par un Kugutsu empaillé aux attaques souterraines et excavatrices des Mogura, le jeu force à jongler intelligemment entre sa lame et ses balles. Les joutes dantesques peuplées d’ennemis aériens permettent également au grappin de trouver d’autres usages. Notamment pour déplacer des barils d’explosif et ainsi maximiser leurs dégâts. Gorgé de décapitations et de finish him lui donnant un air de grind movie, ce jeu a finalement tout de la comfort food. Sans surprise, mais diablement addictif.

Shadow Warrior 3

édité par Devolver et développé par Flying Wild Hog, âge: 18+, disponible sur PC Xbox One, Xbox Series et PlayStation 4/5 (version chroniquée) (***)

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