Harlem Shake: réprimé en Tunisie et au Moyen-Orient

© Reuters
Stagiaire Le Vif

Le phénomène fait le buzz sur Internet depuis un mois. La vidéo virale fait fureur dans les milieux les plus inattendus… Mais n’est pas acceptée partout.

Le Harlem Shake, on ne le présente plus… Plus de 10.000 versions de cette courte vidéo d’une trentaine de secondes ont été mises en ligne depuis le 2 février. La première, créée il y a à peine plus d’un mois, a presque atteint les 30 millions de vue. Le phénomène est viral: il contamine toute la Toile, et ce dans le monde entier. Imaginez: même les jeunes UMP et les Simpson s’y sont mis, c’est dire! Suivant le mouvement, de jeunes lycéens tunisiens ont organisé et diffusé leur propre Harlem Shake, tournée devant leur école le 23 février dernier, et visionnée 500.000 fois depuis lors. Le ministre de l’Éducation Abdellatif Abid a jugé cette danse « indécente » et a promis des sanctions, dont de possibles expulsions, envers les élèves et le personnel du lycée. Selon l’AFP, « si le Harlem Shake suscite tant de résistance auprès des islamistes, c’est que dans différentes versions tunisiennes, des jeunes y dansent en sous-vêtements et d’autres simulent des actes sexuels, souvent d’ailleurs déguisés en salafistes ». Depuis cet événement, les tensions sur le sujet sont vives entre étudiants et salafistes. Lundi, le site Internet du ministère de l’Éducation tunisien a été piraté et d’autres incidents se sont produits notamment dans l’Est du pays, où de jeunes étudiant ont affronté les forces de l’ordre, suite au refus de leur proviseur de les laisser danser le Harlem Shake.

En Egypte, un moyen d’expression politique

Plusieurs Harlem Shake ont été tournés au Caire. Certains servent désormais de moyen d’expression à une revendication politique, de façon plus sarcastique. Lors d’une mise en scène au Caire, quatre étudiants ont été arrêtés pour attentat à la pudeur. Ils s’étaient dévêtus et portaient des perruques, ce qui a choqué des habitants du quartier et a été considéré comme un « acte scandaleux ». Quelques jours plus tard, 400 personnes s’étaient rassemblées pour danser devant les bureaux des Frères musulmans, en chantant « dégage » à l’adresse du président Mohamed Morsi.

En Israël, un officier du corps d’artillerie et son subordonné ont été renvoyés en cour martiale pour avoir enregistré et diffusé une vidéo qui va « à l’encontre des valeurs de l’Armée de défense d’Israël« , selon l’AFP.

Adèle Dachy

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