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Après avoir mené un train d’enfer, usé par les drogues, rongé par les dettes, un romancier de 71 ans est engagé comme scénariste sur une minisérie consacrée aux Rolling Stones. Satanic Majesties se concentrera sur la première période du groupe, de leur arrestation lors d’une drogue party jusqu’au décès de Brian Jones en 1969. D’abord réticent à l’idée de “(s’)agenouiller devant le public de Netflix”, l’homme de lettres s’étourdit bientôt dans la métamorphose du groupe de rock en objet de fascination universel. À ses côtés, Esther, muse et mannequin de 23 ans, belle-fille devenue sa maîtresse. “Les vieillards et les très jolies femmes au tout début de leur vingtaine ont un secret en commun, chacun sait que tout va s’effondrer très vite.Pas le dernier pour tenter le diable, cravachant son duo impossible, Liberati orchestre un chant du cygne baroque et rock’n’roll. Lui, barbe de Neptune et pantoufles de velours, elle se nourrissant uniquement de fruits et de cigarettes électroniques. Entre décontraction tarantinesque, tombereaux de références et bibliothèque ésotérique, l’auteur d’Anthologie des apparitions slalome entre des ex-voto de L’Exorciste et Dracula. S’il ne manque pas de style, ce tour de train fantôme pour dandy crépusculaire avance un peu trop sur des rails. Poudre aux yeux?

De Simon Liberati, éditions Grasset, 252 pages.

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