Offscreen a 10 ans!

Prevenge © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Audacieux, inclassable, le festival de cinéma le plus allumé de Belgique souffle ses dix bougies sans s’assagir pour autant.

Et si dix ans était, au fond, l’âge de déraison? Le festival Offscreen atteint aujourd’hui cet âge sans manifester la moindre volonté de calmer ses ardeurs transgressives. Pour preuve la mise en exergue de Grave, le premier long métrage de Julia Ducournau, une tranche d’horreur viscérale offrant au terme carnivore une nouvelle et -littéralement mordante- déclinaison… Ce film riche en sensations fortes fera l’ouverture d’Offscreen et annoncera la couleur d’une nouvelle édition aussi excitante que les neuf précédentes. L’objectif est toujours d’offrir une sélection d’oeuvres anticonformistes, emmenant le spectateur hors des sentiers battus, vers des inédits porteurs de fulgurances et de différence assumée. Un cauchemar pour les néo-réacs, mais un rêve pour celles et ceux qui voient le 7e art comme une aventure en constant développement, un espace de liberté créative jamais plus vivant que lorsqu’il fait exploser les frontières. Y compris celles du bon goût. Car le trash, le kitsch, le camp et autres délires sont ici chez eux!

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Films de culte

« Venez découvrir les films cultes de demain! » Signée des organisateurs d’Offscreen, l’invitation est de celles qui ne se refusent pas. Du Nova au RITCS en passant par Bozar et la Cinematek, le coeur de Bruxelles va vibrer au rythme du festival durant trois semaines riches en projections et autres événements festifs. Outre le Grave déjà cité, d’autres films flambant neufs attirent le regard. À commencer par le nouveau Takashi Miike, The Mole Song: Hong Kong Capriccio. Le réalisateur d’Audition et Ichi the Killer y adapte un manga sur un agent secret malgré lui confronté aux yakusas, à la mafia chinoise et -typique de Miike- à une jeune femme sadique… De l’humour décalé, aussi, dans des films comme The Greasy Strangler (un cocktail de sexe, crime et… disco), Alipato: The Very Brief Life of an Ember (un film de gangsters punk tourné dans les bidonvilles de Manille), Prevenge (slasher mâtiné de comédie noire où un foetus pousse sa mère au meurtre) ou Samourai Rauni (un film de samouraï… finlandais). On ne manquera pas les nouveaux films du grand Kiyoshi Kurosawa (le thriller surnaturel Creepy) et du toujours déroutant Mexicain Amat Escalante (La Region Salvaje où une jeune femme introduit dans une famille tout à la fois le plaisir et la destruction). Ni celui de Na Hong Jin, l’auteur du formidable The Chaser, qui revient pour un The Wailing au suspense hallucinant, sur fond d’enquête sur des morts liées à une maladie mystérieuse…

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Projet X

Offscreen, c’est aussi l’occasion de présenter une oeuvre trop peu connue, parce que volant sous les radars du commerce « honorable ». Cette année, l’invité s’appelle Stephen Sayadian et amènera ses drôles de bobines classées X. Ancien directeur artistique du magazine Hustler (propriété du flamboyant Larry Flynt), il pratique un cinéma trop stylé pour relever du simple porno et trop cru en matière sexuelle pour séduire les salles d’art et d’essai. Depuis le début des années 80 et le psychédélique Nightdreams, puis le post-apocalyptique Café Flesh, les films de Sayadian défient tous les codes. Y compris quand il se pique de donner une manière de suite à un classique expressionniste allemand avec Dr. Caligari. Le réalisateur sexagénaire, aussi connu sous le pseudo de Rinse Dream, introduira lui-même ses films. Une partie de plaisir en perspective! L’érotisme de Walerian Borowczyk peut être moins flagrant que celui de son collègue, mais l’hommage rendu par Offscreen au cinéaste et poète d’origine polonaise ne manque pour autant ni d’attrait ni de sulfureuse beauté, avec notamment The Story of Sin, Goto: L’Ile d’amour, Blanche, La Bête, Contes immoraux et Les Héroïnes du mal. Décédé en 2006, Borowczyk ne sera pas présent pour présenter ses films. Encore qu’avec Offscreen, on ne sait jamais…

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Tchèques avec provision

L’ex-Tchécoslovaquie sera plus d’une fois à l’honneur durant le festival, avec d’abord une rétrospective de films fantastiques et subversifs datant d’avant la séparation en deux du pays (en 1992). L’imaginaire sombre ou lumineux s’y exprime parfois de manière subrepticement politique, à l’heure notamment du Printemps de Prague. Offscreen invite aussi le Tchèque Jiri Barta (maître passionnant de l’animation image par image) et le Slovaque Juraj Herz dont The Cremator, réalisé en 1969, fut un film phare de la nouvelle vague tchécoslovaque. Barta donnera une master class le 20 mars en début d’après-midi. Un événement parmi beaucoup d’autres, comme la séance pour enfants à partir de cinq ans Cineketje (le 25), et la sélection de courts métrages made in Belgium titrée Shortscreen (le 22). Sans oublier bien sûr la très attendue Apocalypse 69 Night (le 17) avec entre autres le génial Lucifer Rising, Satan’s Sadists et l’improbable Werewolves on Wheels, plus des clips, des DJ’s et (accrochez-vous) « une véritable messe noire« … Par-delà toute censure, Offscreen n’en a pas fini de célébrer l’art des images allumées! Bruxelles s’en réjouit. Liège aussi, qui accueillera une mini-version du festival…

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DU 08 AU 26/03 AU CINÉMA NOVA, À LA CINEMATEK, À BOZAR ET AU CINÉMA RITCS, BRUXELLES. DÉCENTRALISATION À LIÈGE. WWW.OFFSCREEN.BE

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