Nam-bok

De Thierry Martin, Éditions Futuropolis, 104 pages.

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À force de crier au loup, plus personne n’y croyait. Mais Nam-bok est finalement revenu. Ne serait-ce pas plutôt son ombre qui est venue hanter les vivants, lui qui est parti il y a si longtemps? Ce ne sont pas les histoires qu’il se met à raconter -de canoës si grands qu’ils peuvent contenir plusieurs dizaines d’hommes ou de bateaux en fer (tout le monde sait très bien que le fer ne flotte pas!)- qui vont convaincre les gens du village. Le soir venu, autour du feu, il reprend le récit de son périple au-delà des mers, des villes construites en hauteur où il y a tellement de gens que s’il fallait faire une encoche sur un bâton pour chaque personne rencontrée, 20 personnes possédant 20 mains ne pourraient y arriver… Même si l’issue est prévisible, il ne sera pas dit si Nam-bok a réussi à convaincre le conseil du village. Adaptée d’une nouvelle de Jack London -ce qui permet au lecteur avisé de situer l’histoire dans le temps et l’espace-, cette fable est particulièrement touchante dans l’énergie que met le voyageur à essayer de décrire l’inimaginable pour son peuple. Le parti pris de l’auteur de rester dans le vocabulaire visuel limité des villageois, qui n’ont jamais vu un train, un bateau ou une ville, est très judicieux. Une belle adaptation.

C.B.

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