The Jim Jones Revue: burn motherfucker… (en écoute)

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Le rock’n’roll, le vrai, se perd. Qu’à cela ne tienne. Les Anglais de Jim Jones Revue sont là pour sauver nos âmes de pécheurs et foutre le feu à la baraque.

Vous connaissez sans doute Jim Jones. Le gourou. Celui qui a fondé le Temple du peuple. S’est suicidé au cyanure de potassium en même temps que 914 fidèles un beau jour de novembre 1978. Celui, en fait, qui a inspiré ce cinglé d’Anton Newcombe au moment de trouver un nom à sa bande de drogués, le Brian Jonestown Massacre. Si notre Jim Jones à nous est à la tête d’une secte, c’est celle du rock’n’roll. Celle qui rend hommage au rock des pionniers. Qui vénère le piano fou d’un Jerry Lee Lewis. Qui réveille le punk garage des New York Dolls.

« Pour moi, un bon pianiste doit avoir l’attaquant, insiste Jim Jones. Il doit combiner une approche presque punk et le côté boogie woogie d’un Pete Johnson et d’un Albert Ammons… Big Joe Turner a toujours eu des mecs comme ça avec lui. Pour beaucoup aujourd’hui, le rock, c’est une blague. Un truc de grand-père sans vitalité. Mais repensez seulement deux secondes à Little Richard, black, gay, maquillé qui s’excitait sur son clavier et hurlait dans les années 50 au nez et à la barbe d’une Amérique raciste. Il y a assez d’ADN en Little Richard pour une centaine de groupes de rock. »

Enfin, ça dépend lesquels. Vieux de la vieille, les Jim Jones Revue envoient le bois et ont tout ce qu’il faut là où il faut. De quoi donner la leçon aux kids qui font la couverture des magazines avant d’avoir écrit la queue d’une bonne chanson.

« Péter les carreaux »

Ils avaient enregistré leur premier album en 48 heures sans un rond dans leur local de répétition à Camden Town. Les Jim Jones Revue ont mis le deuxième en boîte avec Jim Sclavunos, acolyte de Nick Cave au sein des Bad Seeds et de Grinderman. « Il a bossé avec des tas de légendes. Les Cramps, Sonic Youth, Alex Chilton… Nous avons essayé de conserver la même excitation, la même énergie que sur notre premier disque mais avec un son qui en jette. Qui puisse péter les carreaux de votre salon si vous l’écoutez, comme il se doit, à fond les ballons », assène le guitariste Rupert Orton.

Rupert est un ancien promoteur de concerts. C’est d’ailleurs à l’occasion de ses soirées intitulées Not The Same Old Blues Crap, très branchées Mississipi, qu’il a invité Black Moses et fait la connaissance de son chanteur Jim Jones. A l’époque, Jim avait déjà eu son petit succès. Fin des années 80 début des années 90, ses Hypnotics étaient devenus le premier groupe anglais signé sur le label Sub Pop.

On a beau prétendre que Jim Jones et ses potes sont d’une autre époque, que pour eux la musique n’a pas évolué depuis 1956, ces mecs respirent le rock’n’roll et ont encore bien des choses à raconter. « Cette année, à deux pas de chez moi, une mère a sauté d’un toit avec son bébé dans les bras. Un gamin en a planté un autre jusqu’à la mort. Et un dimanche après-midi, alors que j’étais en train de pique-niquer, un type est venu abattre un gars dans un parc public pour une sombre histoire de drogue et a tiré dans le genou d’un passant. Ce sont des choses qui arrivent… » Danger, danger… High Voltage.

Burning Your House Down

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Jim Jones Revue, Burning your house down , distribué par Pias.

Le 31 octobre au 4AD (Dixmude), le 19 novembre à l’Entrepôt (Arlon) et le 20 novembre à l’Eden (Charleroi).

Julien Broquet

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