Son Altesse Beyoncé

Beyoncé, reine du Sportpaleis. © Frank Micelotta
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Jeudi soir, l’Américaine était de passage au Sportpaleis, pour la première de ses deux soirées anversoises. Bey on top.

En mai de l’an dernier, Beyoncé Knowles mettait un genou à terre: exténuée, ses docteurs l’obligeaient à reporter le premier de ses deux concerts belges, prévus au Sportpaleis d’Anvers. Son retour n’en fut que plus triomphal. Moins d’un an plus tard, Mrs Carter repasse les plats, au même endroit. Ce qui a changé? A l’image du concert d’hier soir, la première des deux dates bookées au même Sportpaleis, à la fois tout et rien. En 2013, Beyoncé était déjà une superstar. Un an plus tard, elle règne sans partage sur le petit royaume de la pop. Queen Bey.

Et de pouvoir du coup à peu près tout se permettre. Comme sortir un album du jour au lendemain, en décembre dernier, sans teasing promo intensif. Ou prôner un message féministe désormais frontal: le concert démarre avec Run The World (Girls), enchaîne avec Flawless. Sur scène: hormis les deux breakers français (les Twins), un band exclusivement féminin et les danseuses. Sur l’écran: la citation de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie – « Feminist: a person who believes in the social, political, and economic equality of the sexes« . Une banalité? Oui, sauf que l’on est ici au milieu d’un concert pop, en plein entertainment, devant une audience majoritairement jeune et féminine. Pas si anodin que ça donc. D’autant plus que, si le message est clair, il est aussi nuancé. Les revendications féministes n’impliquent pas de laisser tomber le jeu de séduction et l’aguichage sexy. Sur fond de Love To Love You Baby (Donna Summer), Blow fait monter la température d’un cran. Suit Partition, encore plus « horny »: en contrejour, la belle reproduit les déhanchements lascifs du clip – façon Rihanna, mais sans la vulgarité.

Le tout est évidemment parfaitement réglé, huilé. Une vraie machine. Elle décolle définitivement quand la chanteuse balance Drunk In Love, single au format improbable, mais plébisicité par une foule qui n’attendait que ça. La demi-heure qui suit est impressionnante: Irreplaceable, Love On Top (puissance, précision, groove), Countdown, Crazy In Love, et Single Ladies. Absolument im-pa-ra-ble. Si elle l’épargne volontiers pendant les morceaux les plus chorégraphiés, Beyoncé Knowles garde malgré tout à chaque moment une voix exceptionnelle, se différenciant en cela de la plupart de ses collègues – Knowles préférant par exemple tenir son micro à la main (plutôt qu’au bout d’un casque, une manière de montrer sans doute qu’il n’est jamais question ici de playback).

Après une heure et demie de spectacle à l’américaine hyper millimétré, et un dernier baroud plus sentimental (XO, Halo), Mrs Carter quitte la scène. Pour le coup, l’Américaine a parfaitement géré (voire trop?). Mais même si le show 2014 était un poil en retrait par rapport à sa version 2013, il ne modifie en rien la position de Beyoncé. Au-dessus du lot.

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