Smashing Pumpkins @ Forest: (If) You have to go, (don’t) say goodbye

Billy Corgan et ses 3 nouveaux acolytes se produisaient dans un Forest National à moitié rempli ce lundi. Un concert mou du genou en forme d’épitaphe.

Il est des fois où on aurait préféré laisser ses amours de jeunesse dans un fond de tiroir. Ce lundi, la (nouvelle) bande à Billy Corgan foulait les planches de Forest National pour un concert en forme d’épitaphe. D’aveu de défaite. De panne d’inspiration. Il paraît qu’un nouvel album se trame pour dans pas longtemps, il paraît que le grand chauve a abandonné ses projets insensés de méga-album de 44 chansons au rythme d’une par mois. Ouf, avait-on pensé à l’annonce, plutôt déçu par le niveau d’ensemble des morceaux déjà dévoilés. On n’avait donc pas longtemps hésité avant de foncer acheter les tickets pour leur première date belge depuis 2008. Parce qu’à l’époque, s’ils avaient pondu un album très moyen, Zeitgeist, les Pumpkins retrouvés (c’est-à-dire Corgan et son batteur Jimmy Chamberlin assortis d’une brochette de petits nouveaux) envoyaient encore solidement la sauce.

Mais à Forest, hier soir, c’était une autre paire de manches. Le groupe pataud et encore une fois amputé (Chamberlin définitivement aux abonnés absents) se traine et se lamente sur son passé. Jusqu’au point d’engager comme nouvelle bassiste la jeune fille qui ornait la pochette de Siamese Dream, l’album qui leur a valu la gloire. Oh, c’est qu’elle est même carrément craquante, mais là n’est pas la question. C’est qu’on a surtout eu l’impression d’être face à un groupe qui essaie de renaître de ses cendres mais a oublié toutes ses meilleures recettes pour ne garder que les pires ingrédients.

Alors, pendant 2h30, les dinosaures du grunge enchaînent gloires d’antan et essais fumeux à paraître sur la prochaine plaque, Oceania. Mais jamais la mayonnaise ne prend. Pas de Mayonaise d’ailleurs, ni même de Today ou de 1979 à la setlist. Pour faire passer la pilule Oceania, le groupe puise dans ses meilleures chansons d’albums, faisant carrément l’impasse sur la case singles. Et là se situe tout le problème: sans le moindre single, la foule peine à entrer dans le concert, freinée dans son élan chaque fois que Billy Corgan entame une de ses nouvelles compositions pompières dignes des pires morceaux des Scorpions.

On ne va pas uniquement cracher dans la soupe non plus: sur plus de 20 chansons, quelques-unes de leurs meilleures ont été jouées, et ce avec presque autant d’enthousiasme que celui d’un ado feuilletant sa première revue porno. Starla, Soma, Cherub Rock ou le très touchant For Martha font mouche comme à la première écoute. Mais pour s’écrouler la minute d’après dans un énième pénible solo ou dans une ballade niaise.

Quand Billy Corgan remonte sur scène, et balance « notre nouvel album sortira bientôt, on vous revoit l’année prochaine? », le public de Forest ne répond que d’un demi-enthousiasme. Pour finalement se déchaîner sur les deux derniers morceaux, la sauce prenant enfin avec Zero et Bullet with Butterfly Wings. C’est déjà ça de pris, mais pas sûr qu’on nous y reverra la prochaine fois.

Kevin Dochain

Setlist: Quasar / Panopticon / Starla / Geek U.S.A. / Muzzle / Window Paine / Lightning Strikes / Soma / Siva / Oceania / Frail and Bedazzled / Silverfuck / Pinwheels / Pale Horse / Thru the Eyes of Ruby / Cherub Rock / Owata / My Love is Winter / For Martha // Zero / Bullet With Butterfly Wings

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