Shearwater et Jesca Hoop au Botanique: de la ferme mormone à l’écologie

Shearwater dans la nature. © Matador Records
Lisa Burek
Lisa Burek Stagiaire

Shearwater, accompagnés de Jesca Hoop en première partie, sont venus distiller leur folk-rock inspiré des balades en forêts et autres explorations sauvages. L’écologie a trouvé ses adeptes musiciens.

Shearwater pourrait être un groupe comme les autres si l’histoire de leur chanteur et fondateur du projet, Jonathan Meiburg venu d’Austin, n’avait pas en bagage un passé atypique: l’ornithologie.

En 1999, Jonathan Meiburg et Will Sheff commencèrent le projet Shearwater -dont le nom fait d’ailleurs référence à une espèce d’oiseaux marins. Et si ce détail de géographe ornithologue importe, c’est que les compositions du groupe en sont pleinement marquées. Rook, sorti le 3 juin 2008, sonne comme un hymne à l’écologie que l’album-concept The Golden Archipelago reprendra en plus poussé. Depuis 15 ans, donc, les Américains se prêtent à l’exercice de style musico-écolo. Mais comme on peut le souligner à juste titre dans certaines chroniques, « l’avantage et le problème d’un groupe comme Shearwater, c’est son ambition. » Une ambition par l’émotion que les Texans veulent faire passer. Le tout est terriblement dramaturge. Et terriblement est à prendre dans les deux sens ici, du bon comme du mauvais. Car à trop jouer on ne parvient plus à y croire. Et parfois, avec Shearwater, on y croit plus. Shearwater est un groupe qui a de la prestance, de la consistance et un univers singulier. Leur show en donnera un témoignage live sans mentir et leur musique prend parfois aux tripes. Mais ressasser encore des histoires alter-mondialistes sauveurs de planète façon comédie dramatique, ça peut en lasser plus d’un…

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Et leur première partie, Jesca Hoop, sera quelque peu dans la même veine. La jeune femme nord-californienne chante son enfance entourée de parents Mormons dans sa ferme près de Santa Rosa. Une enfance dont elle s’inspire particulièrement. « Quand j’avais sept ans, chez mes parents, nous n’avions pas beaucoup d’argent. Alors on ne pouvait pas vraiment manger comme on voulait… il fallait demander la permission », raconte la chanteuse pour introduire Four Dreams. C’est toujours intéressant d’avoir des anecdotes sur la vie des artistes, connaître leur enfance, leur passé. Ça l’est moins quand cela semble forcé, comme pour paraître artiste écorché. Et l’ancienne nourrice des enfants de Tom Waits (qui l’a bien aidé au début de sa carrière!) joue un peu trop la victimisation. La complainte élégiaque n’est pas à mettre à tout bout de champ… On gardera en souvenir, malgré l’artificielle complainte qui enveloppe son univers, sa voix magnifique. Elle s’élève avec grâce sans besoin de quelconque instrument. Et la guitare qu’elle tient entre les mains pourrait presque être laissée de côté pour entendre a cappella la voix de Jesca remplir la Rotonde.

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