Rock Werchter J2 Major Lazer – Richard Hawley: le choc des générations

Major Lazer © Koen Keppens
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Entre un set exotico pupute de la bande à Diplo qui ressemble à une vaste supercherie mais retourne le dancefloor, et la classe de l’ex Pulp Richard Hawley, le coeur de Werchter balance.

Un mec à poil, un type qui afonne toutes les fins de bière qu’on lui met sous le nez comme s’il rêvait de devenir roi des Bleus, une fille qui se fait fesser par ses potes imbibés et une autre déguisée en boîte de lait (ben oui, c’est le jour de Blur, tu as jamais vu le clip de Coffee and TV?)… Werchter n’est peut-être pas encore aussi aseptisé qu’il en a l’air.

Forcément, quand tu attires 85000 personnes (à peine moins que la population d’une ville comme Mons) dans des champs, c’est bien d’être organisé. D’avoir des égouts planqués dans la pelouse. D’être créé comme une petite ville. Avec ses banques, ou du moins ses distributeurs de fric, ses restaurants (pas encore trouvé les gastronomiques), son corps médical, sa police, ses bars et ses sanitaires… Sûr que d’ici dimanche, la ville aura ses pauvres et ses sans-abri (ceux qui ne retrouvent plus leur tente). Toutes les poches ne sont pas encore trouées. Une donzelle filme le concert du roi Richard avec son iPad. De mieux en mieux. « Quoi, tu aimes bien Richard Hawley? Vous étiez les deux plus jeunes à sortir du chapiteau. » »Oui, bien, vous vous étiez les six plus vieux à jumper sur Major Lazer.  » Entre le KluB C (KBC, c’est parti pour la commercialisation des scènes et des noms de marques partout) et la Barn, c’est un peu le choc des générations en cette fin de vendredi après-midi.

Major Lazer, juste avant lequel un jeune spectateur a été victime d’un arrêt cardiaque (il a été réanimé avec succès), s’apparente à une vaste couillonnade qui fout le bocson et met une ambiance du tonnerre avec du beat et une touche d’exotisme jamaïcain. Major Lazer a dit à droite. Major Lazer a dit à gauche. Major Lazer a dit on retire son t-shirt et on le fait tourner au-dessus de sa tête… La tente est en délire devant des mecs qui branlent pas grand chose mais sont de bons agitateurs de foule. Diplo et son pote se succèdent derrière le pupitre. Les danseuses s’agitent. Les mecs marchent sur la foule dans des ballons transparents en plastique comme Wayne Coyne depuis dix ans à chaque concert des Flaming Lips. En attendant, le plancher se transforme en trampoline géant. Que demande le peuple?

A deux pas de là, alors que les beats ne se sont pas encore tout à fait tus, Richard Hawley balance avec une classe dingue son rock made in Sheffield. Hawley, l’ancien de Pulp, est aussi fort rockeur que crooner, dans le calme que dans la tempête. Dans le Burt Bacharach, le Dion, le Roy Orbison que dans les grattes qui dézinguent. A la Mark Lanegan parfois. Standing at the Sky’s Edge, Don’t Stare at the Sun, Open Up Your Door et l’électrique Down in the Woods… Du grand art.

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