Pukkelpop: un samedi aussie

Parcels © Belga
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les punks à mulet de The Chats et les dansants kangourous de Parcels ont fait oublier le temps humide et les drapeaux flamingants.

Life is Life

Ils viennent de Hull. La ville des Housemartins, de Beautiful South, d’Everything but the Girl. Mais sonnent surtout comme les petits frères (et la soeur) d’Idles. Groupe frontal et Do It Yourself, Life s’est rencontré dans une structure d’aide aux marginalisés, chante les pères célibataires et les maladies mentales. Fuck Donal Trump et le Brexit. Produit par Luke Smith (Foals) et mixé par Claudius Mittendorfer (Parquet Courts), leur deuxième album A Picture of Good Health sortira le 20 septembre. Efficace.

Cocaine blues

Désormais épaulé à la basse par Sébastien von Landau (The K, Wyatt E.) qui se fond plutôt bien dans le paysage avec ses longs poils, sa barbe et sa robe à la Kurt Cobain, Cocaine Piss a secoué le Pukkelpop comme il sait si bien le faire. Pendant que les gamins du Vlaams Belang distribuent des drapeaux flamingants à l’entrée du festival (amusant quand on sait que les trois premières éditions avaient eu lieu le jour de la fête nationale), les Liégeois cultivent la différence, questionnent le genre et la sexualité. L’amour à la dure…

Chats sauvage

Coupe mulet, tête de champion…. Les Chats ont le succès viral. Leur single Smoko a été vu 7.785.980 fois sur YouTube. Eté écouté 5.444.478 fois sur Spotify. Plutôt pas mal pour un groupe à guitares sans album… Enfants du punk et du pub rock, les trois énervés ont réveillé les fantômes des Sex Pistols, des Ramones et d’Eddie and the Hot Rods. S’imposant avec une niaque d’enfer comme les rejetons d’Eddy Current Suppression Ring et les petits nouveaux d’une scène australienne qui se porte extraordinairement bien.

Effet de Meute

Oubliez les orchestres militaires et les parades de carnaval. La fanfare est à la mode et squatte désormais les scènes de festival. Dans le genre, celle techno de Meute (ils revisitent des classiques de la musique électronique) a mis une leçon à Brass Against qui fait dans la protest song (Public Enemy, Rage Against the Machine). Victoire par KO…

Beach Gees

Australiens encore, Australiens toujours… Kangourous hirsutes basés à Berlin mais originaires de Byron Bay, les Parcels ont réalisé un carton plein samedi après-midi. Pattes d’éléphant (à tout le moins dans l’esprit), chevelures hippies et sourires béats… Les Parcels louvoient entre pop californienne sixties, funky disco et French touch (ils ont collaboré avec Daft Punk, sont tombés dans la même marmite que Nile Rodgers quand ils étaient petits et ne sont pas sans rappeler Phoenix). Tu les vois les Bee Gees et la boule à facettes?

Too late

Turn The Page, Let’s Push Things Forward, It’s Too Late

Dans une Marquee blindée de chez blindée (avec l’aide de la pluie mais tout de même), Mike Skinner n’a pas étincelé malgré une set list de festival et une propension à puiser dans son exceptionnel premier album: Original Pirate Material. 17 ans déjà…

Turkish Delight

Si vous aviez envie de danser sous le soleil du Bosphore, c’est du côté des néerlandais d’Altin Gün, samedi soir, qu’il fallait aller se promener. Fascinés, excités, inspirés par la scène alternative turque des années 70 (les Selda, Baris Manço, Erkin Koray), Jasper Verhulst, ancien bassiste de Jacco Gardner, et ses amis se sont trouvé des renforts d’origine turque pour célébrer comme il se doit la pop anatolienne et la musique stambouliote. Altin Gün a fait remuer un Lift chaud comme le stade de Galatasaray un soir de match. Idéal pour oublier les pieds mouillés et la drache nationale…

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