Critique | Musique

L’album de la semaine: Excess, d’Automatic

4 / 5
© Logan White
4 / 5

Album - Excess

Artiste - Automatic

Genre - Rock

Label - Stones Throw/Pias

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le trio de Los Angeles signe un disque malin et soigné de synth kraut qui fait danser.

Elles ont jadis repris et ralenti l’incontournable Mind Your Own Business des Delta 5. Hedi Slimane, l’oreille toujours alerte, a choisi leur single Calling It pour la bande-son du défilé Céline printemps-été 2020. Tandis que Sudan Archives, Peaking Lights et John Dwyer des Oh Sees ont accepté de les remixer pour un album retravaillé (Signal, le premier). Automatic n’est pas un groupe de branchés moyennement lettrés écrasés par le poids de la hype. Automatic est un trio inspiré par Suicide et Neu!, Tangerine Dream et Henry Mancini, le cinéma de David Lynch et de Dario Argento.

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Automatic est composé d’Izzy Glaudini (synthé, voix), de Halle Saxon (basse, voix) et de Lola Dompé (batterie, voix) – la fille de Kevin Haskins, le batteur de Bauhaus -, qui a rejoint son premier groupe BlackBlack à seulement 13 ans. Elles se sont rencontrées sur la scène Do It Yourself de Los Angeles, aiment les clins d’œil plus ou moins appuyés et possèdent un univers ultra référencé. Le nom du groupe, par exemple, est emprunté au titre d’un morceau de Beauty and the Beat, le premier album des Go-Go’s, le plus populaire des groupes 100% féminins à avoir émergé de la scène punk new wave.

© National

Le clip de New Beginning, réalisé par Ambar Navarro, est lui un hommage au film suédois Aniara: l’odyssée stellaire. L’histoire d’humains qui fuient la Terre ravagée par les catastrophes et vaquent à leurs diverses occupations consuméristes tandis qu’un accident fait dévier leur immense vaisseau commercial de sa trajectoire pour Mars. La chanson parle de la perte de lien vital avec notre planète et de notre propre humanité. Automatic ne caracolera pas en tête du Billboard américain pendant six semaines tels les Go-Go’s mais, comme le résume leur bio, Excess, le deuxième album du trio de Los Angeles pour Stones Throw, cristallise le moment où l’underground de la fin des années 70 rencontre la culture d’entreprise des années 80. “Ce moment de flottement où le cool est devenu mainstream pour l’amour du consumérisme.

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Il y a du kraut, de la pop, du post-punk, de la no et de la new wave, une basse infectieuse, une batterie motorik et des claviers partout, du ESG, du Electrelane, du Kraftwerk, du Bowie et du Neu! sur ce disque contagieux. À nouveau enregistré en compagnie du producteur Joo-Joo Ashworth (Sasami, Froth), Excessparle de ce qui traverse nos psychés quand nos pensées sont conditionnées par certaines valeurs, et que nous voulons leur résister”. Aliénation et évasion. Le corsage en aluminium sur la pochette de l’album a été pris en photo sur le site dévasté de Salton Sea. L’évaporation des eaux de ce lac californien fait remonter à la surface les phosphates et pesticides dus à l’agriculture, provoquant cancers du poumon et autres maladies respiratoires. La tête et les jambes…

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