Gatchete: portrait d’un jeune rappeur belge en devenir

Gatchete dans le clip de son titre Blasé © Capture d'écran YouTube

511, tel est le titre symbolique du premier EP du jeune rappeur bruxellois de 23 ans encore méconnu du grand public. Gatchete, Lucas de son vrai prénom, nous raconte son parcours, ses projets ainsi que ses premiers pas dans l’industrie musicale.

Né d’un père et d’un oncle musiciens, d’une mère artiste peintre et d’une grand-mère poétesse, Gatchete, nourri par cette fibre artistique, s’est mis à écrire dès ses 13 ans. « D’abord, ça commence par l’amour de l’écriture, de la rime. J’ai commencé à écrire très tôt et pas du tout dans l’idée de faire du rap. Quand il y a des événements difficiles qui te tombent dessus, tu ne sais pas vers qui te tourner, à qui parler. Moi, mon exutoire et mon échappatoire, ça a été l’écriture« , confie l’artiste.

Fidèle à son couvre-chef, c’est sous le nom de Capuchard qu’il fait ses premiers pas dans le rap. Et puis est venu le surnom de Gatchete: « C’est lié à la manière dont je m’habillais. Des longues vestes avec un bob. Un vieux portugais du quartier à l’accent bien prononcé m’appelait toujours « Inspecteur Gatchett » (pour Inspecteur Gadget, NdlR). C’est partit de là.« 

Son tout premier EP intitulé 511, sorti le 5 novembre, soit le jour de son anniversaire, est une manière pour lui de se présenter au monde. Disponible sur les plateformes habituelles, il est composé de 7 titres et de deux bonus. « Dans ce premier projet j’ai mis plusieurs sons dont Toute La Night qui avait vraiment bien marché sur les réseaux. J’écris sur ce que je vois, ressens. La musique pour moi, c’est une émotion. Si elle ne fait rien ressentir, ça ne m’intéresse pas. J’ai quand même un champ lexical assez sombre dans mes textes. Ce n’est pas spécialement négatif mais c’est sombre. J’aime bien dire des choses crues sans forcément être vulgaire. Je ne suis pas encore assez heureux pour faire de la musique gaie, un jour j’espère » explique-t-il.

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La pochette de 511, l’illustrant enfant aux yeux couverts d’une bande noire, rappelle sa signature: jamais vous ne verrez les yeux du rappeur Gatchete. Faute de moyens pour flouter tout son visage, il ramasse alors simplement une paire de lunettes et en fait sa marque de fabrique. « Les yeux, ça exprime beaucoup de choses, ça en dit long sur une personne. Je ne voulais pas qu’on me juge en tant que personne, je voulais qu’on écoute ma musique. Je pense que ce n’est pas spécialement important de voir qui tu es pour pouvoir apprécier ce que tu fais« , exprime Gatchete qui avoue aussi qu’à ses débuts, c’était une manière de se sentir à l’aise pendant ses concerts. « Avec les lunettes, personne ne va percevoir ton regard fuyant. Et comme tu sais que personne ne va le voir, ton regard il n’est plus fuyant. Ça m’a permis d’être à l’aise. J’enfile mon costume et c’est parti. » S’associant à Maky pour la réalisation de ses clips, Gatchete a aussi collaboré avec Lomaïk, El Patcho et plus récemment Milli.

1.0Disponible sur Youtube et Soundcloud, suites a des problèmes avec les plateformes c’est pas encore dessus mais jy travaille, peace la famille, one love a ceux qui propagentgatchetehttps://www.instagram.com/gatchete48012242911906545538470206515_4801224291Instagramhttps://www.instagram.comrich658

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Rappant dans la langue de Molière, sa culture rap s’est pourtant forgée autour d’artistes américains comme 50 Cent. « Aux States, leur flow c’est une musique. On comprend à peine ce qu’ils disent. Ça t’emporte loin, là où nous on est plus sur les paroles. On a une langue française qui est très riche et il faut y apporter une bonne musicalité. Pour ma génération, en tout cas pour moi, c’est 50 Cent qui est arrivé avec un refrain chanté et ça m’a vraiment inspiré. » Grand Corps Malade a aussi beaucoup inspiré Gatchete, prenant exemple sur sa manière de faire d’un problème de santé une force qu’il insuffle à sa musique. Il poursuit: « Avoir conscience des difficultés de la vie, c’est le meilleur moyen de la réussir. Comme Grand Corps Malade, j’ai eu un coup dur dans la vie et ça m’a rendu plus fort. J’ai un esprit revanchard-mauvais perdant. Aujourd’hui et depuis toujours, je m’en sers comme moteur dans mes textes.« 

Ouvert aux collaborations artistiques, il prépare un prochain projet avec d’autres artistes de la scène belge. Ce deuxième EP ne contiendra que des morceaux inédits. « Le gros du prochain projet est fait mais il faut peaufiner. Les sons ne sont pas encore clippés, ils sont tout juste maquettés. Il faut faire des ajustements mais il contient beaucoup plus de titres, beaucoup plus de collaborations alors ça prend du temps. Je suis ouvert à tout. Si quelqu’un veut travailler avec moi sur des prods, des clips, des vêtements… ou même des lunettes de soleil, je suis ouvert!« , ironise-t-il. Toutefois, c’est seul qu’il compte bien percer dans la musique. Refusant de perdre son indépendance artistique, il partage, collabore mais ne formera un duo en aucun cas. « Si le projet avec Milli marche bien et en imaginant qu’une maison de disque nous propose de signer, on signe à deux mais qu’ils ne commencent pas à nous trouver un nom de groupe en mode boys band, ça il en est hors de question. Collaborer, partager, featurer, oui. Mais je veux garder mon indépendance« , termine le jeune rappeur.

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Emilie Petit

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