Feeërieën, festival ensorcelant

Ryley Walker © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Post-classique, électro du monde, folk aventureux, jazz déviant… L’AB sort sa baguette magique et du 24 au 28 août fond ses Feeërieën dans le cadre enchanteur du Parc Royal.

Des arbres, de l’air, une mise au vert… Comme chaque année, au coeur de la ville, à deux pas de la Gare centrale, sous le vieux kiosque dodécagonal en fonte construit en 1841 par l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar (celui des Galeries royales Saint-Hubert), les Feeërieën sont prêtes à ensorceler le parc royal de Bruxelles. Opération séduction (tous les concerts sont gratuits) d’une Ancienne Belgique rarement frileuse quand il s’agit de bousculer les barrières et de repousser les frontières, cette édition, douzième du nom, est plus encore que d’habitude celle du décloisonnement. « Jamais les Feeërieën n’avaient brassé aussi large, que ce soit sur le plan musical ou géographique », annonce l’AB. On vous sert de boussole.

Lundi: Colleen

Tandis que Christina Vantzou présentera en avant-première son nouvel album prévu pour l’automne avec une vingtaine de musiciens issus d’un orchestre de chambre de Courtrai et que l’ensemble de cordes Echo Collective revisitera un disque de black metal composé pendant une détention pour meurtre et incendie volontaire (le Daudi Baldrs de Burzum), Colleen dévoilera un univers intimiste construit autour de son étrange instrument de prédilection né à Valence au XVe siècle: la viole de gambe. Colleen, c’est la Française Cécile Schott. Une ancienne prof d’anglais adepte de l’oversampling sur scène comme sur disque. La technique consiste à enregistrer à l’aide d’un sampler plusieurs bribes successives (chez elle presque toutes d’origine acoustique) et de les empiler les unes par-dessus les autres pour fabriquer ses morceaux et sa musique. It’s a kind of magic…

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Mardi: Ryley Walker

Avec Primrose Green, disque aventureux et obsédant auquel il a donné le nom d’un cocktail de son invention à base de whisky bon marché et de fleur psychotrope « qui fait triper comme le LSD », Ryley Walker a plus que probablement sorti l’album folk de l’année. Ces dix titres enregistrés avec des jazzmen de Chicago évoquent le père Buckley, Nick Drake, Bert Jansch… Une campagne brumeuse et fantomatique que ce jeune homme de 25 ans magnifie de son fingerpicking. L’Américain partagera l’affiche avec Broeder Dieleman, surnommé le « Bonnie Prince Billy des Pays-Bas ». Mais aussi avec le songwriter Daniel Knox, « Scott Walker meets Harry Nilsson », applaudi par David Lynch et Jarvis Cocker.

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Mercredi: Batida

Embauché par Stromae pour assurer quelques-unes de ses premières parties et convié par Damon Albarn à son projet Africa Express, Batida (alias Pedro Coquenao) a commencé comme DJ et programmateur pour la radio, puis s’est lancé dans la réalisation de clips et de documentaires. Depuis quelques années maintenant, le natif de Luanda élevé dans la banlieue de Lisbonne fait trembler les dancefloors avec sa musique électronique bariolée et engagée. Coquenao, qui utilise des samples angolais des années 60 et 70, s’entoure de musiciens et de danseurs et fabrique ses propres masques pour des concerts qui ont la furie carnavalesque et la conscience… politique. « Je suis un fils du système, mon père était un membre du gouvernemen »t, explique-t-il dans le journal Le Temps. Batida est la première signature « actuelle » de Soundway Records, un label créé en 2002 à Londres par un amoureux à l’oreille fine d’une Afrique dont il s’est d’abord mis à déterrer et rééditer les trésors. La soirée s’ouvrira avec l’électro funk d’Ibibio Sound Machine.

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Jeudi: TaxiWars

Si on a depuis un bout de temps déjà perdu foi en dEUS (les voies du seigneur n’ont plus rien d’impénétrables) et si Magnus n’a jamais eu de grand que le nom, Tom Barman a retrouvé l’inspiration ailleurs. Fruit de sa collaboration avec le saxophoniste Robert Verheyen, TaxiWars est de ces projets qui rajeunissent et revigorent le jazz, à l’image de BadBadNotGood, du Portico Quartet ou, plus proche de nous, de STUFF. et Dans Dans. Barman avait déjà glissé du Charlie Parker et du Charles Mingus dans la B.O. de son film Any Way The Wind Blows. Et confectionné des compiles pour les labels Blue Note et Impulse!. TaxiWars a du free, du spoken word et du punk dans le moteur. Allez, on remet à zéro les compteurs…

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Vendredi: PAN

Alors que le voile européen se lève, qu’on commence à découvrir comment l’Allemagne a profité ces dernières années de la crise, du désespoir et de la misère en Grèce, un Grec installé à Berlin est en train d’écrire une jolie success story qui, loin du mercantilisme ambiant, fait avancer les musiques électroniques. Bill Kouligas a fondé en 2008 le label PAN, dont la production était à l’origine uniquement disponible en vinyle. Etudiant en arts graphiques, le défricheur a combiné les supports sonore et visuel pour s’aventurer aux confins de l’art contemporain avec pour maîtres-mots expérimentation, dissonance et abstraction. A la croisée de l’electronica d’avant-garde, de la techno, de la noise, du sound art et de la musique électroacoustique, Kouligas (aka Family Battle Snake) et PAN débarquent à Bruxelles avec Lee Gamble, Afrikan Sciences et M.E.S.H.. Partez à la conquête de nouveaux mondes…

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FEEËRIEËN, DU 24 AU 28 AOÛT, PARC ROYAL DE BRUXELLES. GRATUIT.WWW.ABCONCERTS.BE

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