Dour J5: Salut, c’est très cool

Salut c'est cool © DR
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Fils caché des Deschiens et de Didier Super, Salut, C’est Cool clôturait une partie de la scène electro de Dour avec panache ce dimanche. Ou comment marier dadaïsme et beaufitude revendiquée.

Les belges disent des français qu’ils manquent sérieusement de second degré. Fans de techno foraine et de textes délicieusement absurdes, Salut, c’est Cool démontrait exactement le contraire ce dimanche à Dour. L’insaisissable quatuor bordelais, encore méconnu il y a quelques années, jouait désormais dans la cour des grands puisqu’il faisait face à Chinese Man et Jon Hopkins sur les coups de minuit. Meilleur remède pour retrouver le sourire juste après le concert écourté de Snoop Dogg, leur prestation aux BPM stratosphériques se vivait comme un happening entre menthe fraiche et purée.

Tracer les bords (mouvant) de Salut, c’est Cool, c’est imaginer Philippe Katerine, Didier Super et Stereo Total qui embarqueraient dans un marathon d’auto tamponneuses géré par les Deschiens. Le carré d’amis obsédé par la sublimation du quotidien emmenait d’ailleurs son public dans une course folle pour définitivement fermer les volets de Dour. A tue tête, ils répètent en sautant comme des possédés qu’il est Interdit de jouer au Foot … au Boulot. Le collectif fonce à fond les ballons, comme une compile de Banzai et Thunderdome. Le public décolle jusqu’à envahir la scène. Tout le monde hurle des slogans non sens. « Explorer ! Exploration !! », « Attention au présent, il peut réserver quelques surprises ». Chaque refrain se solde par d’étranges danses païennes. Le tout déborde fébrilement autour du chapiteau de la Cannibal Stage.

Armé d’un cageot de marché bien rempli, nos poètes kitsch des années 90 proposent de la menthe fraiche aux spectateurs entre chaque morceau. « Merci Nature » scandent les 6500 personnes présentes. La bande faussement naïve conseille ensuite au public de mettre ses baskets pour aller au lit sur Je Suis en Train de Rêver. Elle se moque aussi de son style musical préféré sur Techno toujours pareil. Au-delà de ces deux extraits tirés de leur dernier album (Sur le Thème des Grandes Découvertes), ces explorateurs (doués) des confins du mauvais gout reviennent aussi sur leur recette de prédilection avec La Purée. Une folle discussion de forum culinaire mise en chanson qui retrace la recette idéale du met amidonné. Mention spéciale enfin, pour leur reprise remarquée de Lio. « J’ai des trous de mémoire tant mieux d’ailleurs, ca m’évite d’avoir des trous dans le coeur. ». Imparable et tellement vrai à Dour.

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