Dour J4: Angleterre – Islande: 1 – 1

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Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Sigur Ros et Underworld s’invitaient en tête d’affiche du festival de Dour ce samedi soir. Un passage obligé. La meilleure façon de danser?

Il ne pleuvait pas au quatrième jour de Dour. La foule du festival tremblait toutefois sous les furtifs éclairs de Sigur Ros. Islandaise, la tête d’affiche de la journée (du festival?) glissait sur sa musique glacée. Peu festif, le combo tranche avec la fièvre qui s’empare du samedi soir à Dour. La voix de Jonsi Birginsson rayonne dans une formule nettement plus dépouillée qu’auparavant. Oubliées les pluies de confettis et la formule orchestrale brillante lors de leur passage à Forest National, il y a quatre ans. Enfermé dans un grillage LED offrant une illusion de perspective, le groupe se retrouve à trois, mais garde une puissance sans équivoque.

Le mode opératoire est entendu. Le groupe qui a réveillé l’Islande en même temps que Björk et Gus Gus ouvre souvent ses titres en défiant les lois de l’apesanteur, doucement. Une longue et lente montée plus tard, leur visage post rock se révèle à sa pleine puissance. Dommage que le groupe n’essaye pas de tendre cette violence finale sur la longueur. La plaine de Last Arena clairsemée descend toutefois volontiers dans ces profondeurs. Des extraits de Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust (dit « l’album avec des gens qui courent sur l’autoroute » pour ceux qui ne parlent pas islandais) recueillent ses faveurs. Ça bastonne à la batterie.

Cru de toutes les ruptures (le nombre de scènes, la météo, la géographie…), l’édition 2016 de Dour brisait également sa malédiction de têtes d’affiche aux live décevants. Les Dandy Warhols en 2006. Aphex Twin en 2009. Snoop Dog l’année dernière. Contrairement à ses contemporains de la décennie 90, Underworld pactisait avec le festival hennuyer. Un jour après les puissants Prodigy, l’affaire techno et trance n’était pas gagnée d’avance. Mais le duo encadré de nouveaux grands écrans géants latéraux (installés par le festival cette année) crépite. Jumbo caresse la foule avec des passages doux au synthé tandis que Slow Burn consume la Last Arena d’une electro noire. Un rythme lancinant. La foule sensuelle, adhère. Les boucles hypnotiques de Cowgirl réveillent la fin de parcours. Ambiance voyage. Tout le monde embarque. Attendue, mais jubilatoire à souhait, la destination finale explose avec Born Sleepy.

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