Dour J3: Danse, c’est du belge

Mugwump © Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

De Mugwump, versant nord, à Great Mountain Fire, versant sud: this is the sound of B.

Au guichet presse de Dour, milieu d’après-midi: « Ah enfin, des journalistes qui viennent parler musique, et pas uniquement drogues ! » Non pour ça, on peut aussi simplement compter sur les artistes. On entre dans le chapiteau Labo et, derrière Mugwump, c’est un grand ACIIIIID qui flashe sur l’écran géant. François De Brigode likes this. Bon, c’est vrai : la drogue, c’est mal ; la drogue, c’est sale. Mais il sera difficile de nier les liens qu’elle a toujours entretenus avec la musique. Comme l’XTC pour l’acid house, par exemple, genre essentiel dans l’ADN musical de DJ Geoffroy. Sous son autre nom de Mugwump, ce pilier des musiques électroniques d’ici (Food, Leftorium,…) a sorti au début d’année son premier album, Unspell. Restait à transformer l’essai sur scène. A Dour, cela se joue à quatre: Geoffroy et DC Salas aux machines, Stéphane Fedele à la basse, et Raphaël Absolonne (Spookhuisje). Et donc un écran en fond de scène, qui balance un kaléidoscope d’images de vieux films hollywoodiens, giallo, vampires, zombies et autres modèles féminins à poitrine pre-Russ Meyer. Une bonne série Z, Mugwump ? En live, cela se corse au contraire. Toutes les obsessions du patron sont ici rassemblées : (new) beat au ralenti, séquence acid, guitares new wave, noirceur krautrock… Et franchement, ça fait des étincelles. A la fois dansant et tendu, le set file droit, vicelard comme il faut, quand il faut. Sur la fin, Absolonne se met même au flamand (« Voetbal hier ? »), basse post-punk et cowbell nowave sur beat martial. Avant de conclure avec une reprise de Joy Division. Carrément. Un seul regret : que le live de Mugwump n’ait pas trouvé place un peu plus tard sur l’affiche, plan idéal sur le coup d’une heure du mat’.

Toujours au Labo, un peu avant 21h, autre génération, mais même envie de danser. Sur le versant plus solaire du dance-floor cette fois. Cela s’est confirmé avec leur nouveau Sundogs: doué pour tubes pop, Great Mountain Fire peut en effet aussi se transformer en combo tropicalo-funky. On doutait juste encore de sa capacité à se montrer à la hauteur de ses ambitions en live. A Dour, ces appréhensions se sont vite dissipées. Quand il tourne comme ici à plein régime, GMF ressemble à un gang inarrêtable. Y a de l’énergie, du groove, et une envie de se perdre dans la musique, qui devient vite communicative. Il y a bien aussi encore l’un ou l’autre accroc, un morceau à redémarrer ou une note qui dérape. Mais tout cela est vite balayé par la grinta du groupe, dopé à la ligne mélodique qui tue. Joli.

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