Dour J2: Orelsan, comme à la parade

Orelsan © Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Sans surprise, le rappeur a offert le premier moment fédérateur du festival.

Tout festivalier vous le dira: grosso modo, il existe deux types de têtes d’affiche. Celles qui s’imposent sur le papier, et puis celles qu’on n’attend pas forcément et qui forcent la décision directement, sur scène. Orelsan, par exemple. Assurément, jeudi, à Dour, il faisait partie de la première catégorie. Depuis la sortie de La fête est finie, il y a maintenant pas loin de deux ans, à l’automne 2017, il occupe en effet les premiers rangs de la scène musicale hexagonale. Rap mais pas que: tout en restant crédible aux yeux du « milieu », Aurélien Cotentin est parvenu à ouvrir le jeu, s’arrêtant juste là où quelqu’un comme Stromae s’est emballé. Pas complètement pop donc, mais pas loin. Depuis le carton certifié, Orelsan a continué d’occuper le terrain. Que ce soit par des singles collaboratifs qui ne manquent jamais de faire l’événement (voir le tout récent duo avec Kery James. Ou encore par une plantureuse réédition.

C’est d’ailleurs par là qu’il commence son concert à Dour. « J’en ai marre de chanter la déprime Déso’ les enfants du marketing », entame-t-il notamment, sur Epilogue. Pour son quatrième passage au festival, le rappeur ne compte en effet pas chipoter. Un petit « Dourrrrrreuh » lancé au public pour s’assurer qu’il est aussi motivé que lui, et Orelsan balance le hit Basique. Il enchaîne avec Discipline, également tiré de l’édition deluxe. Tout comme, plus loin, Dis-moi et le duo avec Damso (mais sans Damso), Rêves bizarres. Une manière de légitimer ce qui passe souvent pour une simple astuce marketing? Ou plutôt de varier le set?

Orelsan
Orelsan© Olivier Donnet

C’est que cela fait un moment maintenant que le rappeur tourne le projet, avec le même groupe. Jeudi soir, c’était peut-être d’ailleurs le principal commentaire à faire: en deux ans, rien qu’en Belgique, on a pu voir Orelsan à Forest National, aux Ardentes, ou encore au BSF. Quelque part, ce succès justifiait à lui seul sa présence à Dour. Mais c’est aussi ce qui limitait l’effet de surprise. Pas de lassitude ressentie chez le principal intéressé – ce n’était vraiment pas le souci. Juste l’impression d’assister à une machine bien huilée, qui n’était pas près de sortir de ses rails.

Ce n’est pas forcément grave. Même avec son solo de batterie téléphoné, un morceau comme Christophe reste toujours aussi bêtement irrésistible. Plus loin, le rappeur parvient à nouveau à donner au Chant des sirènes l’intensité et la dramaturgie qu’il demande. Et puis, il y a toujours le camarade Ablaye, pour monter la sauce. Il reste l’arme secrète la plus efficace d’Orelsan. A fortiori pour un concert, certes sans enjeu, mais pas sans plaisir.

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