
Des vinyles gravés sur des radios médicales, le piratage à la russe des années 50
Les rayons X du crâne de tante Masha étaient le support de prédilection des pirates russes des années 50-60 pour échapper à la censure.
Années 50-60. Le jazz, le blues et le rock’n’roll sont en plein boom en Occident tandis qu’en URSS, la censure bannit ces formes de culture « idéologiquement étrangères ». Pas question alors de diffuser ou même d’écouter cette musique qui est considérée comme contre-culture. C’était sans compter sur l’imagination des stilyagi, les hipsters russes de l’époque, qui ont trouvé le moyen de faire circuler les disques d’Elvis Presley ou Duke Ellington sous le manteau.
Si mettre en place une machine à graver des disques était relativement aisé, trouver la matière première où déposer la musique était une autre affaire. Les pirates allaient ainsi fouiller dans les poubelles des hôpitaux à la recherche d’épaisses radiographies qui serviraient de support. Découpant grossièrement celles-ci de manière circulaire et brûlant un trou au centre à l’aide de cigarettes, les pirates des 50’s avaient ainsi le matériau brut de leurs disques faits maison. Problème: vu la faible épaisseur des gravures, la qualité sonore de ces répliques était pas loin d’être exécrable, comme en témoigne l’enregistrement ci-dessous.
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Les radiographies sont restées le premier moyen de pirater la musique en URSS pendant près de 15 ans, avant d’être détrônée par la cassette, autrement plus pratique…
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