De Jaffna à Londres, le documentaire sur la vie de M.I.A.

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Matangi / Maya / M.I.A., le documentaire sur la vie de la chanteuse M.I.A., est désormais disponible en ligne.

Après Britney Spears qui faisait son mea culpa sous la forme d’un documentaire appelé For The Record, Lady Gaga dans un portrait fragile et timide loin des extravagances dont elle est coutumière dans Five Foot Two ou encore le très controversé documentaire posthume Amy d’Amy Winehouse la montrant dans ses jours les plus sombres, consommant drogues et alcool, c’est au tour de M.I.A. d’offrir à ses fans un documentaire intitulé Matangi / Maya / M.I.A., disponible depuis le 11 décembre à la demande, sur différentes plateformes de streaming dont iTunes.

Acclamé par la critique et diffusé au festival Sundance où il a reçu le prix spécial du jury récompensant le meilleur documentaire international, Matangi / Maya / M.I.A. retrace l’évolution fulgurante de la Britannique, de sa fuite du Sri Lanka en pleine guerre civile jusqu’à son exil à Londres dans les années 80. Réalisé par Stephen Loveridge, à qui M.I.A. avait confié plus de 700 heures de vidéos personnelles, le documentaire sur une réfugiée de guerre devenue pop star internationale est rythmé par ses tubes planétaires avec notamment le très célèbre Paper Planes, succès retentissant qui l’a fait connaître en 2008.

Née à Londres sous le nom de Matangi Arulpragasam, la chanteuse pop quitte Londres à l’âge de 6 mois et grandit à Jaffna, la capitale de la province du Nord du Sri Lanka. Lorsque la guerre civile, qui oppose la majorité cinghalaise bouddhiste au peuple tamoul, éclate, Matangi est obligé de fuir le pays sans son père, figure tamoule éminente, pour se réfugier au Royaume-Uni avec le reste de sa famille. Pour faciliter son intégration, l’adolescente âgée de 11 ans et réfugiée politique, adopte le nom Maya. Habitant dans le logement social de Philipps Bridge situé dans le quartier de Mitcham à Londres, Maya est admise au Central Saint Martin’s College of Art and Design où elle obtient un diplôme en beaux-arts, en film et en vidéo. Elle utilisera dès lors les discriminations dont elle a été victime et son envie d’émancipation pour nourrir son art et ses créations pour devenir aujourd’hui une militante des droits humains et du multiculturalisme.

C’est dans les années 2000 qu’elle se fait connaître du grand public sous le pseudonyme M.I.A. en référence au terme militaire anglophone signifiant disparu au combat, « Missing In Action ». Son premier album Arular marque son indépendance musicale et impose la chanteuse comme une artiste engagée.

Le documentaire dépeint une auteure-compositrice-interprète, rappeuse, chanteuse, productrice, mannequin et styliste anglaise engagée et activiste, devenue la voix du peuple tamoul, d’une jeunesse métissée, de nombreuses femmes opprimées et des réfugiées. L’occasion pour ses fans de découvrir ses multiples facettes mais aussi un moyen de mettre en lumière une minorité tamoule discriminée et persécutée. Loin d’un simple documentaire de tournée stylisé, celui-ci va bien plus loin que la folie de ses performances ou son idylle avec Benjamin Bronfman. M.I.A. déclarait elle-même à Billboard regretter le manque de musique au profit de son histoire personnelle, bien trop intimiste à son goût.

Bien que la guerre civile sri-lankaise ait pris fin officiellement en 2009, après un conflit long de trois décennies, Amnesty International a déclaré que les discriminations et persécutions à l’encontre du peuple tamoul, minorité dominée, étaient encore bien loin d’être terminées.

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Emilie Petit

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