Critique musique : Les libertés de Pierre Barouh And The Saravah Sound
Album - Jazz, Samba and other Hallucinatory Grooves
Artiste - Pierre Barouh And The Saravah Sound
Genre - compilation
Label - Wewantsounds
Du compositeur Pierre Barouh, on retient souvent La Bicyclette d’Yves Montand, dont il a écrit les paroles, et, surtout, la chanson-titre d’Un homme et une femme, de Claude Lelouch, Palme d’or du festival de Cannes 1966. Deux classiques intemporels de la chanson française dont l’intéressé aurait pu tirer toute la gloire, mais qui lui ont surtout permis de financer une entreprise plus discrète et personnelle, mais tout aussi marquante et originale dans le paysage hexagonal, à savoir le studio-label Saravah.
Monté en 1968, avec son compère Fernand Boruso, du côté de Montmartre, il permet d’abord à Barouh d’assouvir sa passion pour les musiques brésiliennes. Il avait déjà profité de son passage au cinéma pour faire découvrir la samba du grand guitariste Baden Powell au public français. Dans la foulée des événements du mois de mai, il fera de Saravah un refuge pour les musiques les plus novatrices. En témoigne cette fabuleuse compilation publiée par le label Wewantsounds.
Sous-titrée Jazz, Samba and other Hallucinatory Grooves, elle rassemble des esprits aussi libres et rafraîchissants que ceux de Brigitte Fontaine (Comme à la radio), Jacques Higelin (Je jouais le piano), ou encore Areski Belkacem (80 A.B). Elle organise la rencontre entre l’acteur togolais Alfred Panou et l’Art Ensemble of Chicago (le cultissime Je suis un sauvage, sorte de slam avant l’heure) ou annonce encore ce qu’on appellera plus tard les musiques du monde (Orema Ka-Ka-Ka, de Pierre Akendengue). Superbe.
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