Black is beautiful: plongée interactive dans les musiques noires, aux Halles

Fela Kuti, roi de l'afrobeat, mêlant discours engagé et brûlots dansants.
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Il ne faudra pas traîner. À partir de ce 6 octobre, et ce jusqu’au 20 décembre, les Halles de Schaerbeek accueilleront l’exposition Great Black Music.

Le pari est audacieux: proposer une plongée interactive dans les musiques noires, de la soul au reggae, de l’afrobeat au jazz. Le dispositif muséal occupera pas moins de 600 mètres carrés, découpé en six chapitres -en faisant l’impasse sur les artefacts pour privilégier les documents audiovisuels. Le casque audio sera donc indispensable pour effectuer la visite.

Déjà présentée à Dakar, Johannesburg et Paris, l’exposition arrive à un moment particulier. Sa thématique ne peut que faire écho au mouvement Black Lives Matter. Il n’en est jamais directement question ici -la sélection de l’expo s’arrête au début des années 2000. Il n’empêche: difficile d’aborder le parcours sans le raccrocher à la conversation actuelle. Que recouvre par exemple le terme de « musiques noires », surtout quand il désigne des genres aussi différents que la disco et le blues, le rap et la rumba congolaise, la house et le maloya de La Réunion? Comment les aborder, en expliquant le rôle joué par l’esclavage, sans tomber dans un racisme inversé (où une musique noire ne le serait qu’à cause de la couleur de peau de ses auteurs)? À cet égard, le terme de « Great Black Music » a au moins l’avantage d’avoir été promu par les musiciens noirs eux-mêmes -en l’occurrence ceux de l’Art Ensemble of Chicago, collectif jazz dont la posture politique les a amenés à se tourner vers l’Afrique. Et relier ainsi les deux côtés de ce que le sociologue Paul Gilroy a baptisé « l’Atlantique noir »…

Great Black Music, du 06/10 au 20/12 aux Halles de Schaerbeek, www.halles.be

Le crime de l'esclavage est au coeur même de musiques qui ont
Le crime de l’esclavage est au coeur même de musiques qui ont « inventé une liberté que les Noirs ne possédaient pas encore ».
Sous l'impulsion de Léopold Sédar Senghor, le premier Festival mondial des arts nègres ouvre la voie à une nouvelle fierté noire, reliant les deux rives de l'Atlantique.
Sous l’impulsion de Léopold Sédar Senghor, le premier Festival mondial des arts nègres ouvre la voie à une nouvelle fierté noire, reliant les deux rives de l’Atlantique.
Rattachés à l'AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians), les musiciens de l'Art ensemble of Chicago combinent avant-garde musicale, réflexion politique et afrocentrisme.
Rattachés à l’AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians), les musiciens de l’Art ensemble of Chicago combinent avant-garde musicale, réflexion politique et afrocentrisme.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content