Mur de nuages

Orphelin abandonné dans une station-service, Lantos grandit à la Maison des enfants du désert. Recueilli à 6 ans par les époux Soidnell, il fait la connaissance d’Ulli, sa grande soeur, et de bébé Noël, adoptés eux aussi. Adulte, Lantos prend la direction de la grande ville, Vera Sol, où il survit dans les quartiers pauvres en jouant de la mandoline dans un club de jazz. Il partage ses peines avec Fryda, chanteuse acariâtre installée chez lui « sans qu’il n’ait jamais compris pourquoi il avait laissé faire les choses ». Nimbé de mystère, hanté par des personnages fantomatiques, le style de Marie Modiano ( Upsilon Scorpii) se pare d’un symbolisme volontiers ésotérique pour arpenter le labyrinthe de l’inconscient. Apparitions d’un ange gardien, d’un géant sans-abri ou d’un chaman entrant en contact avec les morts… La compositrice brosse un conte baroque et mélancolique sur l’absurdité de l’existence. En pointillés, rêves, cauchemars et archétypes s’entrelacent sur une partition aux développements nébuleux. Les rêveurs siroteront ce breuvage surgi du pianococktail de Boris Vian, confortablement installés dans le Club Silencio de Mulholland Drive ou au Roadhouse de Twin Peaks.  » La musique était devenue petit à petit sa langue, la seule qu’il maîtrisait parfaitement, sans bredouiller ni rougir de honte. »

De Marie Modiano, éditions L’Arbalète/Gallimard, 176 pages.

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