Critique

Mémoires de cristal: on a testé la nouvelle Game & Watch Super Mario Bros

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Nintendo ouvre une parenthèse fascinante mais incomplète sur son passé gaming nomade avec sa Game & Watch: Super Mario Bros.

Autant d’amour que de haine. Pour de nombreux gamers des années 80 et 90, les jeux vidéo à cristaux liquides éveillent des sentiments contradictoires. Ersatz low cost (et à usage unique) des consoles à cartouches interchangeables, cette première forme de gaming nomade n’en a pas moins façonné la culture ludique. Conscient de l’importance historique de ces descendantes directes des calculatrices, Nintendo fête les 35 ans de Mario avec la Game & Watch: Super Mario Bros . Bien avant l’envolée des prix du rétro gaming 8 et 16 bits, la cote des Game & Watch de Nintendo tutoyait des sommets sur le marché de l’occasion. Il y a quinze ans, un Donkey Kong en boîte se vendait déjà aux alentours de 150 euros sur des brocantes belges. Tarifée à une cinquantaine d’euros, la Game & Watch: Super Mario Bros. joue heureusement la carte de la réédition chic et pas chère. Son packaging remarquable renferme une console empruntant le design à écran unique de la première génération de portables made in Nintendo.

Côté hardware, sa finition métallique impeccable se double d’une croix directionnelle remplaçant avantageusement les quatre boutons d’origine. L’absence de prise casque et d’adaptateur secteur ne surprend pas, à ce niveau de prix. Super Mario Bros. et The Lost Levels (sa vraie suite) ici préinstallés font figure par contre d’anachronismes. Un choix d’autant plus curieux que seul Ball (1980) peut être considéré comme le premier représentant d’une génération de Game & Watch qui a compté pas moins de 60 titres, hélas absents ici.

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Le chapitre oublié du rétro gaming

Après avoir fait tourner Doom et deux émulateurs (NES et Super NES) sur la Game & Watch rééditée, les communautés homebrew rectifieront sans doute le tir ces prochains mois. Le hack serait logique vu la riche Histoire du gaming à cristaux liquides de Nintendo. De la croix directionnelle (toujours présente sur les next gen actuelles) à l’idée de double écran, ces petites consoles n’ont cessé de s’améliorer de 1980 à 1991. Avec écran couleur, double manette détachable, affichage transparent, ces versions rares culminent aujourd’hui à plusieurs centaines d’euros sur le marché de la nostalgie.

Mattel et Merlin ont défriché ce business aux USA, dans les années 70. Mais Gunpei Yokoi, le créateur de la mythique Game Boy, a copié puis amélioré la formule pour Nintendo. Dans un second mouvement, à la fin des années 80, le format s’est vu relégué au rang d’alternative low cost aux vraies consoles de jeu. Fort de 25 millions d’unités vendues, l’Américain Tiger aligne ainsi des versions LCD de Street Fighter, Batman et autre Mortal Kombat qui ne supportaient pas la comparaison graphique et ludique face à leurs homologues chez Nintendo et Sega.

Décevant de nombreux kids des 90’s, le format G&W connaît toutefois un revival créatif puisque des hits indé comme Super Hexagon ou Cuphead ont été adaptés à son dogma ces dernières années. Ou comment une limite technique d’hier s’est muée en épure esthétique actuelle.

Game & Watch: Super Mario Bros., édité par Nintendo. ***(*)

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© Nintendo

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