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Even God Has a Sense of Humor

En 2016, Maxo rappait sur l’un de ses premiers morceaux: “Je n’aurai probablement jamais de contrat avec une maison de disques/Mais si c’est le cas, j’espère que ce sera avec Def Jam”. Croire fermement au pire, tout en espérant le meilleur: voilà qui en dit long sur l’état d’esprit possiblement tourmenté du rappeur californien… Au final, Maxo a bien trouvé un label. Mieux: alors que sa musique n’a pas grand-chose à voir avec les gros blockbusters rap du moment, il se retrouve en effet sur la mythique enseigne Def Jam. En 2019, il y a publiait Lil Big Man, son premier album. Quatre ans plus tard, sans se presser, il remet le couvert avec Even God Has a Sense of Humor, deuxième album, toujours aussi décalé par rapport aux tendances dominantes. Musicalement, Maximilian Allen de son vrai nom (né du côté de Los Angeles en 1995) tente le combo mêlant psychédélisme organique (What 4) et productions underground plus samplées (Who Gives Me Breath). Épaulé par l’Anglais Dom Maker (moitié du duo électro Mount Kimbie), Maxo louvoie ainsi entre dévoilement soul et feeling plus jazz (We Watch). À ses côtés, on retrouve notamment keiyaA et Liv.e, toutes deux repérées pour leur manière singulière d’aborder le r’n’b -notamment en débarrassant le format de ses habituelles paillettes pour ruminer des ambiances plus troubles et intimistes. De la même manière, Maxo a le don pour construire un rap immersif, un peu à la manière d’un Earl Sweatshirt plus apaisé. Dans une récente interview, au magazine The Fader, il expliquait: “Très souvent, la musique me sert à tenir les conversations que je ne parviens pas à avoir avec les personnes dans la vraie vie. En quelque sorte, je parle à mon miroir”. On comprend mieux la teneur introspective d’un album qui prend son temps pour se dévoiler.

Distribué par Def Jam.

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