
Victoria
DE JUSTINE TRIET. AVEC VIRGINIE EFIRA, VINCENT LACOSTE, MELVIL POUPAUD. 1 H 36. DIST: COMING SOON.
8
2016 restera comme une année faste pour Virginie Efira, à l’affiche tour à tour de Un homme à la hauteur, comédie populaire de Laurent Tirard, de Elle, le film consacrant le grand retour de Paul Verhoeven, et de Victoria, deuxième long métrage de Justine Triet, la réalisatrice du mémorable La Bataille de Solférino. L’actrice s’y révèle proprement irrésistible dans le rôle-titre, une avocate pénaliste dans une passe difficile, évoluant dans un capharnaüm professionnel auquel s’ajoutent les affres d’une mère-célibataire vouée, semble-t-il, au néant sentimental. Moment où elle accepte, circonstance aggravante, d’assurer la défense de Vincent (Melvil Poupaud), son meilleur ami accusé de tentative de meurtre, tandis que Sam (Vincent Lacoste), un petit dealer qu’elle avait tiré d’affaire, lui propose de devenir son assistant personnel, son existence virant bientôt au fouillis indescriptible…
Passablement rocambolesque, ce scénario prend, devant la caméra de Justine Triet, un tour particulièrement réjouissant. La cinéaste s’y entend, en effet, pour déjouer les attentes, malmenant les clichés de la comédie romantique tout en osant diverses audaces salutaires -le témoignage canin lors du procès reste par exemple un sommet d’humour absurde. De quoi composer un régal de comédie décalée où l’impeccable Vincent Lacoste se montre égal à lui-même, à savoir hilarant, et où Virginie Efira démontre, l’air de rien, l’étendue de son registre, pour oser avec un bel aplomb une vulnérabilité qu’on ne lui soupçonnait guère. Une performance à même de frapper les esprits, récom-pensée voici quelques semaines d’un Magritte, en attendant, qui sait, un César… Pas de bonus.
J.F. PL.
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