Vers l’infini, et au-delà – En attendant un 3E épisode annoncé sur les écrans fin juin, Toy Story 1 et 2 sont l’objet d’une édition Blu-ray et d’une sortie en 3D sur grands écrans. Irrésistible.

De John Lasseter. 1995. 1 h 21. Dist: Disney. – De John Lasseter, Ash Brannon et Lee Unkrich. 1999. 1 h 32. Dist: Disney.

« Vers l’infini, et au-delà »: nul mieux que Buzz l’Eclair n’a su résumer l’impact des studios Pixar sur l’his- toire du cinéma d’animation, dont ils n’ont eu de cesse d’élargir l’horizon -ainsi, tout récemment encore, avec Up et son usage éclairé de la 3D. Si la ligne Pixar fait désormais autorité, la sortie de Toy Story en 1995 allait révolutionner un paysage animé dominé par les productions Disney classiques. Sous l’égide de John Lasseter, les prodiges du studio ne se contentaient pas de recourir avec bonheur à une technologie de pointe, signant le premier long métrage d’animation réalisé totalement en images de synthèse; ils y ajoutaient un ton à nul autre pareil, un savant dosage de niveaux de lecture consacrant l’émergence du dessin animé familial parents admis.

Quinze ans après sa sortie, Toy Story reste un pur moment de bonheur. Si son graphisme n’a pas pris une ride, le film s’appuie aussi sur un scénario en béton, prêtant vie et sentiments aux jouets. Ainsi ceux d’Andy s’animent-ils dans sa chambre à peine a-t-il le dos tourné, pour vivre quantité d’aventures sous la conduite de Woody le cow-boy, fort de ses prérogatives de compagnon favori du petit garçon. Un statut menacé toutefois par l’arrivée de Buzz l’Eclair, ranger de l’espace dernier cri, dont Woody craint qu’il ne le supplante dans le c£ur de son propriétaire. La suite est proprement irrésistible, pour un film aussi drôle qu’inventif, et charriant des émotions intenses. Un pur chef-d’£uvre, dont de multiples visions n’épuisent pas les ressources… infinies.

Les angoisses des jouets

Il n’en va pas autrement de Toy Story 2, ouvrage collectif réalisé, lui aussi, sous la conduite du génial John Lasseter. Woody y est enlevé par un collectionneur de jouets projetant de le revendre à prix d’or à un Musée japonais, en compagnie des autres figurines issues de la série télévisée Roundup dont il fut la vedette. A charge cette fois pour Buzz et leurs amis de le tirer de ce mauvais pas, pour un film explorant encore les angoisses existentielles de jouets voués à l’oubli, l’enfance n’ayant qu’un temps en effet. Précision du scénario, consistance des personnages, prodiges de la technique (avec diverses scènes d’anthologie, comme celle de la salle des bagages de l’aéroport): Toy Story 2 est une réussite magistrale, une suite encore supérieure à un original pourtant de très haut vol.

Au bonheur de se replonger dans ces films, ces 2 éditions Blu-ray ajoutent une définition exceptionnelle, mais aussi de nombreux bonus inédits, en sus des classiques making of et commentaires. On y découvre notamment une esquisse de Toy Story tel qu’on ne devait jamais le voir, avec un Woody profondément antipathique, version qui n’allait pas survivre à une projection-test chez Disney; un épisode que Lasseter n’hésite pas à qualifier aujourd’hui de « fondateur ». On y partage également diverses anecdotes du studio, et notamment comment Toy Story 2 faillit être victime d’un programme informatique particulièrement vorace. On y a droit, enfin, à un avant-goût de Toy Story 3, épisode se déroulant au moment où Andy part à la fac, et accueillant divers nouveaux personnages, comme Stretch la pieuvre, ou Trixie le tricératops. On en salive déjà… l

Jean-François Pluijgers

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