Retour vers le futur – The Juan MacLean cherche le chemin le plus court vers la piste de danse. à la fois moderne et complètement braqué sur les années 80.
« The Future Will Come »
Distribué par DFA/ Cooperative Music.
Décidément, le futur n’est plus ce qu’il était. Rangées au placard, les utopies, comme le Concorde, aujourd’hui entré au musée. Non, vraiment, le futur a mauvaise mine, et ce n’est pas John MacLean qui va nous contredire. « C’est vrai. Je ne sais pour quelle raison, on a tendance aujourd’hui à représenter le futur de manière assez sombre. Il fut un temps par exemple où la littérature produisait un grand nombre de récits utopiques. Mais à un moment sont arrivés des ouvrages plus angoissants comme 1984 ou les récits de science-fiction de Philip K. Dick, William Gibson… » John MacLean lui-même a une histoire en tête. « Pas forcément très heureuse d’ailleurs », sourit-il lorsqu’on le rencontre.
Quatre ans après Less Than Human, son premier disque sous le nom de The Juan MacLean, le New-Yorkais revient donc avec The Future Will Come. Un nouveau scénario qui n’a pourtant rien de sinistre. Il a même plutôt le profil d’une irrésistible machine à frétiller du bassin. MacLean a mis en place un dispositif imparable, celui d’une pop à danser, belle et émouvante. Avec en contrepoint de sa voix robotique, presque désincarnée, celle de Nancy Whang, camarade du label DFA.
Back to 1985
Reste à savoir pourquoi le récit d’anticipation dessiné par MacLean ressemble tellement aux… années 80. Plans disco historique, roulement à la Giorgio Moroder, rythmes pré-house, sonorités électro-rétro… Soit l’esthétique que DFA s’échine à remettre à l’honneur depuis le début 2000 (voir LCD Soundsystem, Hercules & Love Affair…) « En fait, j’ai un plan, explique MacLean. A partir du premier album qui était plutôt basé sur de longs instrumentaux, je vais me diriger petit à petit vers des titres plus pop, plus directs, davantage calibrés pour la radio. Donc ce disque-ci est un premier pas: les chansons peuvent être jouées sur une radio, mais plutôt pour un programme de 1985. » L’une des références avouées du disque est d’ailleurs The Human League, qui cartonnait à l’époque avec une électronique outrancièrement pop (lire ci-dessous). « C’est marrant, parce que chez DFA, on a toujours adoré la première version du groupe, plus expérimentale. Par contre, aucun d’entre nous n’a jamais pris au sérieux la musique qu’ils se sont mis à faire quand les filles sont arrivées. Mais quand j’ai voulu créer un disque qui fonctionne sur la tension entre deux voix, masculine et féminine, je suis retombé sur un titre comme Don’t You Want Me. Du coup, j’ai été réécouter l’album Dare et je suis retombé amoureux de ce groupe! » Etonnant de la part d’un ancien punk? « Peut-être. En même temps, l’intéressant dans le fait d’être musicien est de rester ouvert et de pouvoir remettre en question son propre jugement. « Bien vu.
www.myspace.com/thejuanmaclean
En concert le 02/05, au Polsslag, à Hasselt.
Laurent Hoebrechts
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