Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Un parfum d’aventure – Réelles (Christophe Colomb et 1492) ou mythiques (Robin des Bois et Robin Hood), les aventures de héros flamboyants ont su inspirer Ridley Scott. La preuve par 2 et en Blu-ray.

1 De Ridley Scott. Avec Russell Crowe, Cate Blanchett, William Hurt. 2 h 20. Dist: Universal.

2 De Ridley Scott. Avec Gérard Depardieu, Armand Assante, Sigourney Weaver. 2 h 30. Dist: Belga.

On aurait pu ajouter Gladiator à la liste, pour attester plus encore du goût et du talent de Ridley Scott pour les sagas héroïques inspirées par l’Histoire avec un grand H, ou adossées à elle. La sortie simultanée en Blu-ray du tout récent Robin Hood et du plus ancien 1492 (réalisé voici 18 ans déjà) offre une belle occasion d’observer -en le savourant- le travail du cinéaste britannique. D’autant qu’aux films mêmes s’ajoutent des suppléments dignes d’intérêt. C’est particulièrement le cas du premier cité, auquel pas moins de 3 disques sont consacrés dans une édition superbe autant qu’abondante. Les bonus de Robin Hood comprenant notamment une version longue comptant une quinzaine de minutes de plus que celle exploitée en salles. Scott, dont le rôle dans l’apparition et la diffusion à grande échelle du « director’s cut » fut -on le sait- crucial(1). Un making of nourri est aussi offert, et des scènes inédites commentées par le cinéaste. Plus marquants, les « carnets » de Ridley Scott viennent éclairer la conception et l’élaboration des séquences du film. Lequel aborde le personnage de Robin des Bois avant que ne se développe sa légende. C’est un peu à la « naissance d’un héros » que jouent Scott et son remarquable interprète de Gladiator Russell Crowe, dont la forte présence athlétique situe le Robin à des lieues du bondissant Errol Flynn et de ses collants… L’approche du film se veut réaliste et documentée, ce qui n’empêche nullement le spectacle d’être au rendez-vous, et souvent trépidant. La puissance de trait de Scott est également visible dans 1492, évocation de Christophe Colomb qui fut un échec commercial lors de sa sortie en 1992. A le revoir aujourd’hui, idéalement remasterisé, on apprécie son souci de situer le personnage dans son époque (l’Inquisition, les bûchers, l’obscurantisme). Mais ce qui put être écrit à l’époque sur le casting contestable de Gérard Depardieu reste pertinent. Jouant dans une langue qu’il ne maîtrise pas (il apprenait ses répliques en anglais de manière phonétique), l’acteur français ne s’impose pas dans le rôle comme Russell Crowe le fait dans Robin Hood… l

(1) Mécontent de la version de Blade Runner mise sur le marché en 1982 par ses producteurs, il se battit pour faire sortir son propre montage et y parvint, quelques années plus tard, ouvrant la voie à de nombreux collègues, pas forcément « censurés », eux… Scott poussa les choses jusqu’à donner de Blade Runner une version définitive, en 2007 et sous la dénomination de Final Cut!

Louis Danvers

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