Reparti pour un tour

On pensait Chronosquad bouclé au quatrième tome. il n’en est rien: le concept est tellement vaste que les auteurs poursuivent leur épopée.

Comme on l’avait compris, enfin, plus ou moins, à la lecture des quatre premiers tomes de Chronosquad,  » depuis la découverte de la complexité du temps en succession de dimensions parallèles et indépendantes, et l’ouverture de voies de communication qui a suivi, le chronotourisme s’est beaucoup démocratisé« . Et des agences de voyages dans le temps d’emmener désormais des Allemands en short et des touristes en tongs partout dans le monde et dans le temps, comme par exemple dans des complexes de luxe planqués au Pliocène -il y a environ cinq millions d’années-  » air pur garanti« . Évidemment, cette révolution spatio-temporelle avait bien besoin d’une police dédiée, les Chronosquads, chargés de maintenir l’ordre à travers le temps et de garder les chronotouristes dans le droit chemin. Tout sauf une mince affaire, qui avait d’ailleurs demandé quatre tomes et plus de 1000 pages (!) au scénariste (archéologue et historien) Giorgio Albertini et au dessinateur Grégory Panaccione pour en venir à bout. C’est du moins ce qu’on avait cru comprendre à la fin du quatrième tome, quand Télonius Bloch, sorte d’historien gonzo à gros nez, aussi intéressé par la culture que l’opium que par le haut Moyen Âge, avait compris qu’il était le fils du chef des Chronosquads et de Silverberg, l’activiste politique qui tentait de fédérer les mouvements contestataires de tous les temps. Et que Elisabeth Penn, autre personne principale de la série, se mettait en couple avec Bloch, tout en élevant l’enfant « transtemporel » qu’elle a eu avec Léonard de Vinci -lequel traîne désormais ses savates et son génie dans notre époque contemporaine. Autant de boucles bouclées, mais qui n’ont évidemment pas pu faire le tour de ce concept -les voyages dans le temps, version all inclusive- aussi simple que complexe. C’est donc reparti pour quelques tomes, qu’on nous promet cette fois constitués d’histoires complètes -et celle-ci fait tout de même 230 pages!

Reparti pour un tour

Sprint et orfèvrerie

Télonius, Mumin, Elisabeth et les autres repartent donc dans l’espace-temps à la recherche de quatre chronotouristes égarés en début de Moyen Âge. Du pain bénit pour Bloch, une nouvelle et réjouissante prise de tête pour ses lecteurs, et surtout un travail à la fois de sprinter et d’orfèvre pour Grégory Panaccione, dont la rapidité d’exécution n’enlève rien, au contraire, à ses énormes talents graphiques. Usant de son stylo numérique et de Clip Studio Paint d’une manière étonnamment organique, maniant les expressions et les rythmes comme peu d’auteurs en sont capables, Panaccione impressionne et fait tout le sel de ces Chronosquad hautement recommandables. Et loin d’être achevés.

Chronosquad – t. 5: Vie éternelle mode d’emploi

De Giorgio Albertini et Grégory Panaccione, éditions Delcourt, 256 pages.

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