Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

téléchargement, animations, lancement d’un bimensuel… La Médiathèque poursuit sa mutation.

Alors que le téléchargement prend chaque jour plus d’importance au détriment des supports traditionnels – selon les observateurs, les ventes de CD auront chuté de moitié entre 2000 et 2010 et devraient même tomber à seulement 30 % en 2012 -, la Médiathèque de la Communauté française a-t-elle toujours une raison d’être? Beaucoup de gens sont-ils encore prêts à payer 1,60 euro pour louer un album pendant une semaine tandis qu’un catalogue incroyable et illimité est à portée de clic, gratuitement sur le Net? On est en droit de se poser la question. En tout cas, l’institution réagit et a opéré une profonde mutation de son fonctionnement et de ses services. L’été dernier, la Médiathèque a lancé Les Médiavores, une plate-forme interactive permettant l’échange d’avis et de conseils. Aujourd’hui, elle développe le téléchargement sans frontière internationalisant et élargissant son offre de musique en ligne. Avec des nouvelles facilités d’inscription. Elle propose aussi depuis le 15 octobre dernier un magazine bimestriel gratuit: La Sélec ( photo), sélection de CD, DVD, jeux… assortie d’informations, de commentaires et de critiques.

Dans le même état d’esprit – accorder une importance toute particulière au conseil et à l’initiation -, elle propose encore Le Parcours Dubstep et l’animation Des troubadours d’antan aux slammeurs d’aujourd’hui. Comblant un manque flagrant d’éducation à l’histoire des musiques modernes.

Même si les fils d’Internet ne franchissent pas ses portes aussi spontanément que les générations passées (certains ados n’y ont même jamais mis le petit orteil), la Médiathèque conserve donc un rôle de guide, de référence. Un rôle toutefois que certains sites et blogs peuvent très bien remplir. Alors pourquoi? Pourquoi la pérennité d’une telle institution est-elle primordiale d’un point de vue de consommateur? D’abord, parce que le son d’un album téléchargé ne vaut pas celui d’un CD. Ensuite, parce qu’elle a, comme la cinémathèque et certaines bibliothèques, une mission d’archivage à remplir. Elle constitue parfois, par exemple, le seul moyen de remettre la main sur des vinyles jamais réédités en compact. Elle propose aussi un catalogue fourni dans des domaines qui, comme la world music, sont moins bien représentés que les autres sur la Toile. Ou comme le jeu vidéo, désormais banni des vidéo clubs. Elle a, enfin, le mérite de ne pas exclure les aînés. Souvent coupés du Web et de ses possibilités. Jusque quand?

www.lamediatheque.be

Julien Broquet

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