Pensez avant de parler – Lisez avant de penser

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Depuis Pretend It’s a City, minisérie Netflix signée Martin Scorsese à elle seule consacrée , Fran Lebowitz n’est désormais plus totalement une inconnue chez nous. Alors, forcément, ses textes les plus fameux ont été publiés en français. Comme dans la série, ce qui saute aux yeux, outre son humour et son second degré, c’est un certain élitisme. Ces écrits seraient-ils réservés à l’intelligentsia new-yorkaise, d’ailleurs très fan de Fran? Admettons que Lebowitz en joue volontiers: proche d’Andy Warhol en son temps, elle cultive, à dessein, ce personnage savamment misanthrope, fumant clope sur clope et ne quittant presque jamais son île chérie de Manhattan. Passée l’impression de lire des billets de blog des années 2000, on lui reconnaît un ton, et des idées plus subversives qu’il n’y paraît. Avec sa condescendance snob et sa mauvaise foi salutaire, elle égrène quelques listes plutôt cocasses: “Les enfants: pour ou contre?, ou sa réjouissante journée-type (“15h40 – J’envisage de me lever. Idée aussitôt rejetée car nécessitant un effort physique insurmontable. Je continue à lire et à fumer”). Sa description de Los Angeles (où 1 650 917 habitants “ attendent toujours le résultat de leur casting”) et ses observations sur le “ tout sauf romanesque” métier d’écrivain ravissent elles aussi. On regrette alors le roman qu’elle pourrait publier si elle ne passait pas son temps à bouquiner une cigarette aux lèvres, affalée sur son lit.

De Fran Lebowitz, éditions Pauvert, traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty, 352 pages.

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