16.45 LA DEUX

DE VINCENT PATAR ET STéPHANE AUBIER.

C’est – n’ayons pas peur des mots – l’événement cinématographique belge de ce premier semestre 2009: la sortie dans les salles en juin prochain du film Panique au village, extension au long cours des épisodes jubilatoires imaginés et patiemment élaborés il y a quelques années par Vincent Patar et Stéphane Aubier, auteurs du déjà fameux Pic Pic André shoow. La rumeur les dit sérieux candidats à une sélection cannoise en mai prochain et un premier avant-goût circulant sur la Toile met quoi qu’il en soit furieusement l’eau à la bouche. Il est donc plus que temps pour les malheureux (ou les chanceux, c’est selon) qui ne connaîtraient pas encore le foisonnant et jouissivement nonsensique univers de Cow-boy, Indien, Cheval et compagnie de se familiariser, non sans délice, avec leurs aventures, tandis qu’il est fortement conseillé aux autres de se replonger plus qu’à leur tour dans ce revigorant bain de délire, histoire notamment de s’échauffer régulièrement les zygomatiques sur courte distance avant l’épreuve de fond et les risques de rupture musculaire que celle-ci suppose. La vie étant résolument bien faite, La Deux diffuse chaque jour de la semaine pendant un mois, et ce depuis ce lundi 6 avril, l’un des vingt épisodes de la série. Et là on dit merci.

JEUX D’ENFANTS

Car dans l’esprit, Panique au village c’est La petite maison dans la prairie naïvement calée entre le Plus ou moins net des Snuls et le Flying Circus des Pythons dans le grand huit atomiseur d’un mixeur. Rien que ça. Tandis que dans la forme, c’est à un déploiement de merveilles sans cesse renouvelées d’animation artisanale que la série nous donne droit. Les deux comparses tournant en stop motion (image par image) dans un mini décor réel voyant évoluer un mix de plasticine et de ces figurines en plastique qui peuplaient jadis nos étagères de gosses. Et comme dans les plus grisants des jeux d’enfants, tout est ici permis: mélanger animaux de la ferme avec ceux du zoo, faire se rencontrer rescapés du mondial mexicain et Robin des Bois au beau milieu d’un barbecue, associer détournement d’objets à la Chaplin et courses-poursuites à la Benny Hill. Pourvu qu’on ait l’ivresse, hilare, au terme de cinq minutes de défoulement burlesque toujours imprévisible. Et on ne parle même pas des voix (Aubier, Patar, mais aussi Poelvoorde ou Bouli Lanners), littéralement à pisser de rire. Un must, tout simplement.

Nicolas Clément

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