BRAVELY SECOND: END LAYER, LA SUITE DE BRAVELY DEFAULT, SE DESSINE COMME UN REFUGE INESPÉRÉ POUR LES FANS DÉÇUS DES FINAL FANTASY OLD SCHOOL.

Bravely Second: End Layer

ÉDITÉ PAR SQUARE ENIX ET DÉVELOPPÉ PAR SILICON STUDIO, ÂGE: 12+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS.

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Pierre angulaire du jeu de rôle nippon (J-RPG), Square Enix n’a pas oublié les raisons de son triomphe occidental dans les années 90. Certes, les derniers Final Fantasy de l’éditeur japonais multiplient les combats en temps réel. Mais le poids lourd de l’industrie du gaming entretient encore, dans un coin de son catalogue, la flamme des combats au tour par tour avec Bravely Second: End Layer. Plus de deux ans après la sortie de Bravely Default, cette suite toujours développée par Silicon Studio se dresse ainsi comme l’un des derniers gardiens du temple pour rôlistes à l’ancienne. Amen.

Les J-RPG en temps réel ressemblent aujourd’hui à des jeux de baston sophistiqués qui martèlent le pad. La comparaison est caricaturale, mais proche de la réalité tant les décisions à tête reposée des joutes de Bravely Second: End Layer tranchent avec la tendance actuelle. Offrant un nombre limité d’actions par tour, ce dernier confie au gamer une équipe de combattants aux multiples talents offensifs et défensifs. L’approche old school semble s’adresser à un public de niche. Ecoulé à 1,3 million de copies, le premier opus de Bravely prouve le contraire. Pas de doute, la ferveur des fans transis de Golden Sun, Dragon Quest et Skies of Arcadia n’a pas faibli en vingt ans.

Comme dans les années 90, plonger dans l’univers médiéval fantastique de Bravely Second: End Layer demande de tolérer son pitch éculé de fin du monde et de princesse à libérer. De serrer les dents face à ses thèmes manichéens entre trahison et amitié. Esthétiquement proche du monde néo-victorien de Final Fantasy IX, cet univers codifié à l’extrême réserve toutefois de bons moments, notamment grâce aux protagonistes. De Yew, héros pleutre qui pleurniche en boucle, à Magnolia Archn, exilée de la lune à l’accent français, les dialogues laissent rarement de marbre.

Le retour de la 3D

La nef d’une cathédrale formidable. Le ventre d’un aéronef improbable. Les circonvolutions de sentiers forestiers tortueux (gorgés de détours aux bonus piégeurs). Haut en couleur et presque steampunk, le monde médiéval fantastique de Luxendarc invite au voyage. Mieux, il pousse à activer la 3D sans lunettes de la 3DS pour percevoir ses effets réussis de perspectives. Rare et jubilatoire.

Traversé de poissons volants luminescents et autres dragons de cristaux, End Layer manque malheureusement de nouveautés ludiques. Son système de combat permet toujours d’enchaîner une série de trois à quatre actions successives face à l’ennemi. Exigeant un emploi à bon escient pour ne pas se retrouver à court d’arguments au mauvais moment, cette très bonne idée fait malheureusement du sur place. Figer le temps pour mieux terrasser un boss. Utiliser les capacités d’un joueur en ligne. Malgré une bonne volonté évidente, le débat tourne en rond, tout comme certaines missions qui demandent de revenir dans un donjon déjà exploré. Malgré de nouvelles touches de raccourcis accélérant l’action et des classes inédites de combattants, on connaît donc la chanson. Le tube se répète pour Square, l’histoire aussi.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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