Mémoires flous

« On le connaissait sous le nom de Jim Carrey. » Dépressif, jamais remis de sa rupture avec Renée Zellweger, la star végète au bord de la piscine en compagnie de ses rottweilers jumeaux. Entre deux documentaires Netflix, Carrey s’acoquine avec Georgie, héroïne de soap SF à la tenue moulante de dominatrice. Les tourtereaux célèbrent leur union karmique quand débarque Charlie Kaufman. Apeuré, le scénariste d’ Eternal Sunshine of a Spotless Mind supplie l’acteur d’incarner Mao Zedong dans un biopic azimuté. Accident de chirurgie esthétique, triolisme avec une sex-doll, vortex énergétiques, cette satire de Hollywood sous substances singe une farce grinçante sur une brochette de millionnaires partageant « les mêmes agents, les mêmes avocats, les mêmes gourous ». Effleurant parfois le prolongement des plus beaux rôles de l’acteur ( Man on the Moon en tête), le livre se dilue rapidement dans une pochade décadente pour amateurs de série B. Dans un dernier tiers en roue libre, des bataillons de femmes commandos cyborgs combattent une invasion extra-terrestre aux côtés d’un Nicolas Cage avec épée médiévale et squelette de tigre à dents de sabre. Lequel, stoïque, ne s’en laisse pas conter: « Les rayons de la mort rebondissent sur moi. Comme des petits pois. » Roland Emmerich, sors de ce corps!

De Jim Carrey et Dana Vachon, éditions du Seuil, 304 pages.

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