Melody Gardot

© Laurence Laborie

« Sunset in the Blue »

Initialement, il y a un accident de vélo qui flanque Melody Gardot (1985) dans une chaise roulante. Elle a dix-huit ans, elle découvre une musique qui, de toute évidence, devient une porte de sortie à la souffrance. Le jazz qui  » devait être une béquille » s’avère être une vocation. La blonde américaine du New Jersey, qui parle bien français et est aussi une vedette chez nos voisins hexagonaux, a digéré à la fois sa souffrance et un bon bout de la vaste Histoire du jazz. Son nouvel album, le cinquième, est le témoin d’une carrière qui transcende les genres, entre humeurs pop, jazz naturaliste et chansons croonées. Melody possède ce timbre supérieur qui, sans problème, traverse les époques, quelque part entre les antiques souffrances de Billie Holiday et une proposition éternellement lascive de la musique. Elle navigue entre ses propres compositions, majoritaires, et une paire de reprises. C’est magnifique est une digestion du standard de Cole Porter menée en duo avec António Zambujo, Portugais qui sonne indéniablement brésilien. Comme sur les autres titres sous influence carioca, There Where He Lives in Me et Um Beijo, Gardot glisse ses rêves de bossa dans des orchestrations qui ne craignent jamais les douceurs plantureuses. Violons romantiques à profusion et cuivres en sous-sol. Avant d’entendre le duo -agréable sans plus- mené avec Sting en fin d’album, la douzaine de titres a fait son effet de cataplasme de luxe, c’est sûr.

Distribué par Universal.

7

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