En compagnie de Bruce Davey, l’acteur d’origine australienne a lancé, en 1989, Icon Productions, un outil précieux au service de sa carrière.

Nul n’est mieux servi que par soi-même, c’est bien connu. Aussi lorsque, à la fin des années 80, le Hamlet de Franco Zeffirelli, un film dont il doit tenir le rôle titre, se heurte à des problèmes de financement, Mel Gibson n’hésite pas: flanqué d’un partenaire australien, Bruce Davey, il crée Icon Productions. Avec les Mad Max et autre Lethal Weapon derrière lui, l’acteur est alors au faîte de la gloire; rien, pas même Hollywood, ne semble pouvoir lui résister, statut qu’il met bientôt à profit pour produire son premier long métrage comme réalisateur, The Man Without a Face, non sans s’impliquer dans Maverick (dont il partage l’affiche avec Jodie Foster et James Garner) ou autre Immortal Beloved (avec Gary Oldman en Beethoven). Une authentique success story qui culmine en 1995 avec Brave-heart, qu’il produit et réalise, et qui vaut à Gibson une pluie d’Oscars (dont ceux de meilleur film et de meilleur réalisateur), en même temps qu’une reconnaissance autant critique que publique.

Dans la foulée, voilà Icon Productions sollicitée de toutes parts: actrice pour Braveheart, Sophie Marceau en appelle à la société de Mel Gibson pour participer à Anna Karenina de Bernard Rose. On retrouve également la structure de production dans An Ideal Husband d’Oliver Parker ou Felicia’s Journey d’Atom Egoyan. Sans oublier, bien sûr, divers films dont l’acteur tient la vedette -le mémorable Payback, remake par Brian Helgeland du Point Blank de John Boorman; l’improbable Million Dollar Hotel de Wim Wenders, ou encore What Women Want de Nancy Meyers.

L’ami des langues mortes

Vient ensuite le nouveau projet de Mel Gibson réalisateur, The Passion of the Christ, qu’il entend tourner en araméen -un film suffisamment casse-gueule pour que les financiers ne se bousculent pas au portillon. Qu’à cela ne tienne: produit par la seule Icon Productions pour quelque 30 millions de dollars, le film, sorti en 2004, est un succès commercial incontestable, avec plus de 370 millions de dollars de recettes rien qu’aux Etats-Unis. La réussite artistique est, pour sa part, plus discutable, là où l’image de Gibson sort -euphémisme!- quelque peu écornée de l’affaire. Deux ans plus tard, Apocalypto, tourné en maya celui-ci, ne reproduit pas, loin s’en faut, les performances de son prédécesseur. De multiples frasques et déclarations d’un goût douteux aidant, l’acteur-réalisateur entame alors une longue traversée du désert, dont il ne sort que voici quelques mois, à la faveur de la sortie The Edge of Darkness de Martin Campbell, le film -une production Icon, ben tiens!- qui consacre son retour devant les caméras.

Aux dernières nouvelles, Gibson, que l’on verra entre-temps dans The Beaver de Jodie Foster, ne serait de l’aventure Mad Max IV: Fury Road, annoncé pour 2012 et réalisé par George Miller, qu’au titre de producteur. Une façon, en somme, de boucler la boucle…

la semaine prochaine: jacques perrin

Jean-François Pluijgers

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