Marika Hackman

« I’m Not Your Man »

Distribué par Caroline.

7

Qui a dit qu’un artiste racontait l’essentiel de ce qu’il avait à dire dès son premier album? En 2015, la jeune Marika Hackman se présentait sous les traits d’une nouvelle héroïne folk anglaise, accords de guitare pastorale et voix cristalline compris. Deux ans à peine après le disque en question, intitulé We Slept At Last, l’Anglaise semble déjà laisser cette piste de côté. La transformation est sinon radicale, en tout cas spectaculaire. En ouverture, le morceau Boyfriend illustre bien cette nouvelle donne. Caustique, il fait penser à du Blur première période ou plus encore à un mini-tube grunge oublié. C’est encore plus vrai sur Good Intentions (et sa guitare qui rappelle de loin le Lithium de Nirvana). Pour le coup, la jeune femme gonfle également la voilure en s’offrant les services du groupe londonien The Big Moon. Un combo entièrement féminin pour un disque qui s’amuse régulièrement des clichés sexistes. Sarcastique, Hackman grimace par exemple sur Boyfriend: « It’s fine because I am just a girl/It doesn’t count/He knows a woman needs a man to make her shout. » Cela ne veut pas dire que I’m Not Your Man carbure uniquement à l’ironie. À la fois terriblement vorace (My Lover Cindy), conquérante (Time’s Been Reckless), mais aussi vulnérable (Cigarette, qui se rapproche le plus de ses débuts folk), Marika Hackman manie l’humour, pas la posture.

L.H.

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