Les Prises Doillon

© CHRISTOPHE D'YVOIRE / GETTY IMAGES

Cinéaste indépendant, artiste plasticien et maître de conférences en arts, collaborateur régulier de la revue Art Press, Antoni Collot avait déjà signé, en 2008, un court métrage documentaire sur Jacques Doillon: Des sables dessinés. Il prolonge aujourd’hui son regard et sa réflexion sur le travail du réalisateur français dans un petit essai théorique nourri d’éléments biographiques. On y (re)découvre Doillon en metteur en scène amoureux des acteurs, préférant toujours la fragile poésie à la virtuosité, le trouble à la maîtrise. Né à Paris dans un milieu modeste à la fin de la guerre, l’auteur de La Femme qui pleure, du Petit Criminel et de Ponette, cinéaste du langage et des sentiments, de l’enfance et de l’irrésolution, de la durée et de la dérive, est réputé pour faire toujours un nombre très élevé de prises différentes, au sein desquelles peuvent se jouer à la fois une chose et son contraire. Soit le point de départ (et d’arrivée) d’un ouvrage qui semblait prometteur. Hélas, s’il se réclame d’un certain humour, Collot, visiblement très fier de ses tournures et de ses petits jeux de mots, cède surtout ici plus qu’à son tour aux sirènes ampoulées d’une fausse profondeur intellectuelle nourrie de digressions alambiquées jusqu’à l’absurde, et confinant d’ailleurs parfois à l’hermétisme pur et simple. Assez peu digestes, ces Prises Doillon sont souvent et avant tout des (grosses) prises de tête.

Les Prises Doillon

D’Antoni Collot, éditions Marest, 124 pages.

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