Les Ogres-Dieux – t. 4: Première née.

Le scénariste et coloriste Hubert n’est plus. Avec lui prend fin une des plus belles et originales séries de fantasy. Partout dans son oeuvre et plus particulièrement dans Les Ogres-Dieux, Hubert s’est penché sur les fondamentaux du conte de fées, à savoir le récit d’apprentissage, violent mais édifiant. Si elles n’ont jamais eu le premier rôle dans la série, les femmes ont tout du long infléchi le récit. Pour ce dernier opus, le scénariste les a placées au premier plan. Il nous parle de la vie de Première née, la fille du fondateur de la lignée des Ogres-Dieux. Et décrit dans cet album la violence faite aux femmes. Cloîtrées dans un gynécée, elles ne sont là que pour satisfaire le désir des hommes et perpétuer la lignée des Géants. Première née va, durant toute son existence, s’insurger contre son père et ses frères en refusant le moule dans lequel ces derniers veulent l’enfermer. En plus des thèmes récurrents de la série comme l’éducation et le racisme -les humains sont réduits en esclavage par des ogres débiles et consanguins-, l’auteur dénonce les conditions déplorables des éternelles victimes du patriarcat. Le dessin de Bertrand Gatignol crée un clash entre un univers à la Miyazaki -version Choco Prince- et les scènes d’une rare violence avec broyage d’humains et dégustation de brochettes de troncs d’enfants. Cette fois, il est resté plus soft en suggérant plus qu’en décrivant les scènes gore d’accouchements de bébés presque aussi grands que leurs mères. Sur la forme, les auteurs ont gardé le même schéma original, toujours en noir et blanc ponctué de touches dorées, alternant bande dessinée et texte pleine page relatant la vie d’un personnage illustre, avec en guise de conclusion la jeunesse d’Émione, mère de Petit, héros du premier tome: la boucle est bouclée.

Les Ogres-Dieux - t. 4: Première née.

De Hubert et Bertrand Gatignol, éditions Soleil, 156 pages.

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